Toutes les cultures font état de ce phénomène,
qui conduit à de nouvelles et extraordinaires possibilités
humaines. Transe et phénomènes paranormaux sont
certainement liés.
En Occident, on parle d’" état altéré
de conscience ", ou encore d’état hypnotique
qui permet de provoquer des événements souvent inexplicables.
Le sujet en transe semble dormir, manifeste normalement une totale
indifférence à l'égard de son environnement
et ne conserve pas le moindre souvenir de ce qui se passe quand
il est dans cet état. Ce terme peut s'appliquer à
la « stupeur » engendrée par des drogues, des
maladies, une contemplation prolongée ou bien d'autres
facteurs.
Cette transe peut s’accompagner d’une modification
physique du sujet, parfois considérable. On parle alors
souvent de " possession " si elle est subie,
ou d’" incorporation ", si elle est délibérée.
L’Esprit (ou la Divinité) ne se manifeste pas comme
extérieur au sujet, mais au travers du sujet qui peut acquérir
des facultés nouvelles, psychiques (médiumnité)
ou physiques (manger des braises…).
Ce sont probablement les cultes outre-Atlantique d’origine
africaine qui ont été les plus explorés de
l’intérieur, le Vaudou haïtien, le Candomblé
afro-brésilien, etc.
Le phénomène
L’emploi de certaines substances, la pratique de certains
exercices physiques ou mentaux, ou de certaines ascèses
de vie, peuvent provoquer un état de transe, un état
physiologique et psychique développant les propriétés
paranormales. Outre la diminution, voire la perte de conscience,
il y a souvent des symptômes biologiques : refroidissement
des extrémités, convulsions, palpitations, accélération
de la respiration et des pulsations (de 70 à 120/minutes);,
apparition de marques cutanées...
Il y a beaucoup de similitude entre les états d’extase
mystique, l’usage de drogues, des exercices spéciaux
(danse des " derviches tourneurs ", méditation
bouddhique zen, ascèse avec jeûne sévère,
flagellations, poses du yoga...). Certains états physiologiques
conduisent aussi à cette dissociation psychique : hyperthyroïdie,
période prémenstruelle, épilepsie, chocs
émotifs, hypnose, manque d’oxygénation du cerveau...
Les plantes hallucinogènes fournissent des drogues qui
favorisent certains états paranormaux : aconit, belladone,
ciguë, coca, digitale, datura, yohimbéhé...
il en est de même des " champignons sacrés "
(amanite, peyotl...). Il semble aussi exister une corrélation
entre les phénomènes paranormaux et la production
par l’organisme de certaines substances : adrénaline,
cholestérol, corticostéroïdes, ocytocine, oestrogènes,
vitamines...
Entrer en transe, c’est, comme le décrit un clairvoyant,
R. de Fleurière : " avoir l’impression d’un
dédoublement de personnalité, avoir une intelligence
consciente qui devient passive, et une conscience subliminale
suractivée, développant des pouvoirs prodigieux,
des facultés nouvelles qui travaillent dans toutes les
directions... ".
Y-a-t’il un rapport avec " l’inconscient collectif
" de Jung " ? W. James le pense. Il admet que chacun
baigne dans un continuum de conscience cosmique et que des éléments
de cette conscience seraient capables de pénétrer
dans notre propre esprit, qui les recevrait alors comme faisant
partie de sa propre conscience.