En égypte, le 4 novembre 1922, Howard Carter mit à jour une première marche menant à une sépulture royale : celle du pharaon Toutankhamon.
Ce n'était finalement qu'un "petit roi", mort de surcroît très jeune, mais pour nos contemporains, il est certainement le pharaon le plus connu de l'ancienne Egypte. Pour deux raisons.
D'abord à cause de l'extraordinaire trésor que renfermait sa tombe. Extraordinaire parce que l'un des rares à parvenir jusqu'à nos dans son intégralité ; ensuite parce que les évènements autour de cette découverte furent si étrange que l'on a aussitôt parlé d'une malédiction, liée au viol de cette sépulture. En effet, la presque totalité des membres de cette expédition archéologique périrent dans des conditions extrèmement troublantes.
On raconte que lorsque Howard Carter et son bailleur de fonds Lord Carnavon entrèrent dans la tombe, l'une des premières choses qu'ils purent voir fut la statue de la divinité gardienne du lieu. Son socle portait une plaque d'argile gravée de cette inscription :
"La mort frappera de ses ailes celui qui troublera le repos du Pharaon". Lord Carnavon entre dans la chambre funéraire le 17 mars 1923.
Le soir, il est piqué par un moustique. En se rasant, il s'entaille sur cette piqûre. Peu après, pris d'un malaise, puis d'une violente fièvre, on appelle les médecins à son chevet. Ils diagnostiquent une septicémie (c'est à dire un empoisonnement du sang). Lord Caranavon décède le 5 avril.
Un an plus tard, on compte cinq nouveaux décès parmi les membres de l'expédition :
- le conservateur Hartur Mace, qui enleva la pierre scellée de la chambre mortuaire
- le chef d'entreprise George Gould qui mourût le jour même où il entra dans la tombe
- Monsieur Lafleur, professeur de littérature : lui aussi décède le jour même
- le conservateur du Louvre : deux jours après sa visite
- le secrétaire de Carter. Lui aussi meurt deux jours après avoir pénétré dans la tombe
Son père, apprenant sa mort se jette par la fenêtre, et le corbillard qui le transportait au cimetière, écrase un enfant.
Toute énigme porte en elle sa solution. Encore faut-il pouvoir la trouver... En ce qui concerne Toutankhamon, nous pouvons peut-être obtenir un début de réponse, grâce à une enquête effectuée par un journaliste de Cracovie.
En 1973, dans cette ancienne capitale de la Pologne, quatorze savants et scientifiques effectuèrent des recherches au château de Bavel, dans le tombeau de la reine Elisabeth et du roi Casimir, ensevelis depuis cinq siècles.
Sur quatorze des savants descendus dans la crypte, douze mourûrent très rapidement. Tous décèdèrent, comme les savants de la tombe de Toutankhamon, à la suite de problèmes pulmonaires.
Pour ce qui est des deux survivants - deux biologistes - il faut savoir que l'un d'eux n'a pas travaillé directement dans la tombe, donc ne risquait rien, a priori ; le deuxième raconte ce qui lui est arrivé : il a souffert de violents maux de tête, de vertiges, d'accès de fièvre, d'insomnie. Ces symptômes ont fini par se calmer au bout de quelques temps. Sauf les vertiges qui on persisté durant plusieurs années. A la suite de cela, ces deux biologistes ont entrepris des recherches sur certaines moisissures trouvées dans la tombe du roi Casimir.
Une sorte de champignon microscopique a retenu leur attention. Il s'appelle "Aspergilus Flavus".
Cette moisissure provoque une infection des poumons qui mène à la pleurésie et à la congestion pulmonaire.
C'est cette mêmemoisissure qui a été retrouvée sur la momie de Ramsès II, ramenée en Europe pour subir un traitement qui la remette en état. Afin de protéger la momie de leurs germes, les savants travaillèrent avec masques et gants. Sans doute en voulant protéger la dépouille de Ramsès II protégèrent-ils leur propre vie.
Après recherche, on s'est aperçu que cette même moisissure était partout présente dans la tombe de Toutankhamon. On la retrouve aussi sur les linceuls brodés dont les Coptes enveloppaient leurs morts. Toucher à ces tissus provoque des symptômes comme maux de tête, problèmes circulatoires et vertiges.
Carter, le chef de l'expédition qui retrouva le tombeau de Toutankhamon ne mourût pas brusquement comme la majorité de ses amis, mais il présenta ces mêmes symptômes durant tout le reste de sa vie.
Le pillage des tombes royales semble avoie été depuis des millénaires une profession (presque) comme une autre en Egypte. Au-dessus des tombeaux, des villages ont été construits par ceux qui avaient trouvé là une méthode lucrative pour nourrir leur famille. Ainsi, pas très loin de la tombe de Toutankhamon, dans la Vallée des Rois, existe-t'il un puits très connu, entrée probable d'une tombe, situé sous une maison. Bon nombre de pilleurs de tombes s'y sont aventurés. L'ennui, c'est que pas un n'est jamais remonté. En dix ans, il y aurait eu ainsi une cinquantaine de disparus... Jusqu'à ce que les autorités décident de murer définitivement ce puits. Ceux qui sont descendus ont-ils rencontré eux aussi les moisissures qui font mourir ? Autre Chose ? Nous ne le saurons sans doute jamais.
La tombe de Toutankhamon a reçu la visite de pilleurs, probablement peu après la mort du jeune roi. En entrant dans le tombeau, les archéologues ont trouvé un désordre indescriptible : des objets, des bijoux jetés pêle-mêle comme sous l'effet d'un grand affollement. Or, on sait que lors des rites funéraires, tout était disposé suivant un ordre précis extrêmement important.
Qu'est-il arrivé à ces voleurs ? L'entrée de la tombe a été scellée à nouveau. De toute évidence, ce sont les prêtres qui sont venus effectuer ce travail, mais sans remettre de l'ordre comme ils auraient du, logiquement, le faire. Eux aussi semblaient très pressés. Sans doute étaient-ils bien placés pour connaître le système de sécurité mis en place.
Il ne faut pas oublier que les égyptiens étaient d'excellents médecins qui connaissaient fort bien plantes médicinales et poisons.
Connaissaient-ils le pouvoir de la moisissure qui tue ?
Howard Carter écrit dans son livre "La fabuleuse découvrete de la Tombe de Toutankhamon", une petite phrase qui m'a semblé restituer assez bien l'ambiance du lieu. Il évoque
"la sensation très forte que des forces invisibles continuaient d'habiter le tombeau." Il est à peu près établi que les membres de l'expédition Carter ont été victimes, lors de l'ouverture de la tombe de Toutankhamon, de cette terrible moisissure, savamment appellée "Aspergilus Flavus".
Elle les a tués d'autant plus facilement que bon nombre d'entre eux avaient, semble-t'il, les poumons fragiles. C'était, par exemple, le cas de Lord Carnavon, le financier de l'expédition : il souffrait des poumons depuis un accident de voiture survenu quelques années plus tôt.
Mais si l'on peut comprendre ainsi la mort des savants, on ne peut expliquer la série d'évènements étranges qui se sont produits en même temps.
Le fils de Lord Carnavon lui-même a raconté deux anecdotes autour de la mort de son père :
- la nuit du décès de celui-ci, TOUTES les lumières du Caire s'éteignirent. Il y avait pourtant quatre systèmes d'éclairage différents dans la ville !
- le chien de Lord Carnavon, un Fox-terrier nommé Suzy, était resté en Angleterre. Le matin de la mort de son maître, la peite bête s'éveilla à 4H00 du matin, se mit à baver et s'écroula soudain, raide morte.
Une autre coïncidence inexplicable : le jour où Carter ouvrit la tombe, un serpent se glissa dans la maison et dévora son canari.
Etonnant quand on connaît l'importance du serpent pour les Egyptiens... La coiffe des pharaons en portait le symbole appellé Uraeus. Il est l'image du pouvoir transmis par RE, le Dieu Solaire au Pharaon, et dispensateur de vie et de mort.
Etrange aussi, la phrase prononcée par l'égyptologue de l'expédition le jour de l'ouverture du tombeau. Voyant l'euphorie et l'excitation de Lord Carnavon, il dit "Si Lord Carnavon continue ainsi, je ne lui donne pas plus de six semaines à vivre". Prémonitions ?