oeil-voyance.fr Administrateur
Nombre de messages : 1882 Age : 53 Localisation : Valras Plage Humeur : Excellente!! Profil : une Voyance en direct 24/24 : 0892.222.448 (0,34 cts/mn) Réputation : 249 Points voyance : 9705 Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: La bête du Gevaudan Mar 22 Mai - 1:13 | |
| Un animal fabuleux qui affola, au XVIII ème siècle, les populations du Gévaudan (nom ancien de la région qu'on appelle aujourd'hui la Lozère). La bête du Gévaudan, réputée diabolique et invulnérable, résistera pendant trois ans à toutes les expéditions villageoises et à toutes les battues officielles et ne sera abattue qu'en juin 1767. Le 30 juin 1764, date de sa première victime dans la paroisse de St Etienne de Lugdarès en Vivarais, se poursuit dans la région de Langogne, une jeune vachère est attaqué en plein jour par un animal ressemblant à un énorme loup. Cet événement marquera le début d'un sanglant carnage où l'homme deviendra la proie d'une bête malfaisante qui dévorera en trois ans plus de 100 personnes... La bête fait sa première apparition, début juin 1764 lorsqu'elle s'attaque à une jeune vachère de Langogne. Sa vie sera sauvée par l'intervention de son troupeau et elle décrira le monstre comme un animal ressemblant à un loup mais avec une tête beaucoup plus grosse et beaucoup plus effilée, une gueule énorme, une raie noire sur le dos ainsi qu'une queue épaisse et touffue... La légende de la bête du Gevaudan est née. Peut après une fillette de 14 ans est portée disparue, puis retrouvée morte par des hommes lancés à sa recherche, son cadavre était partiellement dévoré. Quelques semaines plus tard, deux autres enfants disparaissent dans des conditions tout aussi tragiques. Commence alors une série d'attaques du mystérieux animal. Toutes les victimes présentent d'atroces blessures. La bête éventre ses proies, les dépèce quand elle le peut, leur arrache la peau du crâne et parfois même les décapite. Ces attaques mystérieuses alimenta bien des conversations. Car les loup ne sont pas des inconnus dans cette région française. A cette époque ils rodent dans le moindre petit bois et les paysans redoutent ce prédateur. Mais chacun sait que le loup n'est pas téméraire et qu'il n'a pas l'habitude d'attaquer l'homme (contrairement aux dires du petit chaperon rouge). Il suffit d'entrechoquer ses sabots pour les faire fuir, en général. Car il arrive que des bergers se fassent attaquer, mais c'est rarissime. Ce n'est pas l'œuvre d'un loup ordinaire, mais la marque d'un animal plus féroce, plus rusé, une bête... la Bête. En effet, début septembre, un garçon rentrant des champs avec ses bêtes se fait attaquer, il a le ventre déchiré et meurt peu de temps après, puis quelques jours plus tard, le 6 septembre 1764 la bête dévore au sein même du village des Estrets, une vieille femme, partie travailler dans son potager en début de soirée et baigne dans son sang une heure plus tard. La terreur commence à gagner les paysans et les autorités recommandent de ne plus laisser femmes et enfants garder seul le bétail. Une fillette s'amuse dans un champ sous la surveillance de sa mère et de ses deux frères et elle aussi se fit attaquer, le temps à sa famille d'aller à son secours, le ventre à été fouillé, la peau du crâne arraché et en partie rabattue sur le visage. La peur grandit encore et la rumeur arrive aux oreilles du roi Louis XV. Des battues sont organisées, aidées à coup de primes (dont le pactole finira par s'élever à 9400 livres) et effectuées par les Dragons du roi (soldat du corps de cavalerie du même nom qui à était créé au XVI éme siècle pour combattre à pied ou à cheval). La capitaine Duhamel (capitaine des dragon du roi) et sa troupe vont à la chasse de la Bête. La Bête demeure insaisissable et les cadavres dévorés jalonnent la terre du Gévaudan et ses environs sur plusieurs dizaines de kilomètres. Durant cinq mois, l'entreprise de Duhamel et de ses hommes est un véritable fiasco. Jusqu'à ce jour de décembre où le capitaine tente une énième battue, un animal à l'agilité prodigieuse surgit d'un bosquet. Dressé sur ses pattes, il fait face une poignet de secondes au cavalier et prend brusquement la fuite sans que le capitaine ait le temps de mettre la main au fusil. Pour Duhamel, pas de doute : voilà la Bête " Ce n'est pas exactement un loup, raconte en substance le capitaine. Cet animal a la taille d'un veau d'un an. Son ventre est blanc, le reste de la robe roux, avec une longue raie noire sur le dos." Un fauve qui semble à l'épreuve des balles : les rares chasseurs qui parviennent à faire feu sur la Bête racontent qu'à chaque fois elle s'écroule, pour finalement se relever et partir. Dans la région, on murmure que c'est le Malin en personne qui se cache derrière tout ça. Le royaume entier frémit aux exploits de la Bête. Louis XV lui-même est régulièrement tenu informé de l'affaire. Vu de Versailles, le responsable du carnage est bien un loup. En mars 1765, un célèbre Louvetier Normand (membres du corps de la Louveterie c'est à dire celui qui est chargé par l'état d'organiser et de diriger les battues aux loups et autres animaux sauvages), qui a déjà terrassé 1200 loups arrive dans le Gévaudan. Denneval, tentent de dénicher cet insaisissable démon sans plus de réussite. Excepté Duhamel et ses hommes, les paysans ne sont pas fâchés de voir disparaître ces militaires qui détruisent les récoltes sans réussir leurs chasses. La tuerie se poursuit et les victimes s'accumulent. La campagne s'agite de plus en plus et une effroyable rumeur commence à courir, la bête doit être un Loup Garou... Certains témoignages viennent appuyer cette thèse, on dit avoir vu la bête se déplacer momentanément sur ses deux pattes arrière. Le 28 septembre, une petite fille de douze ans ramène son bétail sous les yeux de sa mère qui se trouve à 100 mètres de là. Soudain, quelque chose bondit d'un rochet sur la malheureuse qui disparaît dans un tourbillon de poussière et de tissus arraché. Sa mère la retrouvera morte et atrocement mutilée, la peau du crâne arrachée, rabattue sur la face, les entrailles mis à l'extérieur et tout cela à quelques mètres du village de Rieutort. Le 31 décembre 1764, l'Evêque de Mende évoquera même "La Colère de Dieu" contre ce pays, pour châtier les humains misérables pêcheurs ; il préconisera des prières dans toutes les Eglises. Denneval ne pourra pas aller au bout de ses soupçons. Les résultats se font trop attendre. Les meurtres se comptent par dizaines et Louis XV prends le mors aux dents. Le roi en colère, envoya le meilleur tireur du royaume, son propre lieutenant des chasses, Antoine de Beauterne pour mettre fin à ce carnage. Celui ci va abattre un énorme loup au Bois des Chazes le 21 septembre 1765, qui recevra tous les honneurs à Versailles, et quelques primes, la dépouille fut expédiée au Muséum de Paris, mais les meurtres se poursuivirent. A Versailles, la cour s'offre une frayeur devant le loup empaillé, abattu par de Beauterne. En tout cas un loup des plus impressionnant, à en croire le procès verbal rédigé par le lieutenant : " Après avoir examiné la hauteur, la longueur, la grosseur du corps ainsi que celle des crocs et la grandeur des pieds de cet animal, le poids qui nous a paru des plus extraordinaire, nous déclarons n'avoir jamais vu aucun loup qui put se comparer à cet animal." L'affaire de la Bête du Gévaudan est officiellement classé. Du moins à Versailles. Car sur le terrain, c'est une autre histoire. Dès la fin de l'année, après quelques mois d'accalmie, le carnage reprend. Il est maintenant circonscrit à une région étendue sur une quinzaine de kilomètres appelée les trois Monts. Les témoins qui, miraculeusement, échappent aux crocs du mangeur d'homme parlent d'un animal qui ressemble singulièrement à celui qui terrorisa le Gévandan. Cette fois, les appels au secours de la province restent sans effet, car pour le roi, la Bête du Gévaudan est morte et empaillée. Reste que du 1er mars au 15 mai 1767, pas moins de quinze personnes sont mortes. Dernier festins du molosse avant la fin de l'histoire. Car le 19 juin 1767, trois ans après la première apparition de la bête, Jean de Chastel, un paysan originaire des trois Monts, ( son fils, Antoine de Chastel était un être étrange et solitaire vivant en compagnie d'animaux sauvages dressés. D'après certains auteurs, il ne serrait pas étranger aux massacres commis par la bête et on le soupçonne même de sorcellerie), qui appartenait à la troupe d'un noble du pays, le marquis d'Apcher, participe à un battue en Saugues à la Sogne d'Auvers. Il est près de 10 heure du matin et le vieil homme se repose quelques instants sous un arbre. Brusquement, il dresse l'oreille : des craquement ont retenti dans le sous-bois, tout proche. Le bruit se précise, les feuilles s'écartent et le museau de la Bête apparaît. Curieusement, elle s'assoit et se contente d'observer le vieil homme. Calmement, Chastel épaule son fusil, il tire, l'animal s'écroule. Cette fois, les attaques cessent et le monstre semble bien avoir était vaincu. Depuis on raconte que là où la Bête tomba, l'herbe n'a jamais repoussé... . Dans cette partie du Gévaudan appelée Margeride, après trois ans de carnage, on dénombre 100 victimes et une trentaine de blessés. Parmi ces victimes 79 sont des femmes ou adolescentes et 39 sont des jeunes garçons. Tous ont moins de 16 ans... . La croyance populaire attribue la totalité des tueries à un ou plusieurs loups solitaires , mais de nombreux auteurs sont partisans d'une tout autre thèse. Richard Nolane dans son traité sur les créatures clandestines nous affirme que " tous ceux qui se sont penchés sérieusement sur l'affaire ne sont sûrs que d'une chose: la thèse du loup solitaire est en réalité la moins probable de toutes." . En effet, contrairement à une opinion bien répandue, les loups solitaires n'attaquent l'homme que très rarement et uniquement en état de famine, ce qui n'était absolument pas le cas à l'époque. De plus, les loups ne décapitent jamais leur proies or de nombreux cas de décapitation sont relevés... On avance la thèse de l'ours ou du grand singe échappé d'une ménagerie pour expliquer la manière dont la peau du visage est parfois arrachée mais cette explication ne recouvre qu'une infime partie des agressions. Comme M Nolane nous l'explique, "une des rares constantes était qu'aucun homme adulte n'en avait été victime et qu'elles avaient eu toutes pour cible des catholiques dans une région ou les tensions étaient très fortes entre ceux-ci et les huguenots protestants, très minoritaires. "..de là à voir la main de l'homme dans ces massacres, il n'y a plus qu'un pas, ne dit on pas que l'homme est un loup pour l'homme... . | |
|