Les Cycles de la Nature et les Fêtes Celtiques

Entre Tradition Sacrée et Folklore

Les fêtes celtiques ont marqué les esprits, consciemment ou non, depuis des générations… Si ces dernières aux premiers abords peuvent paraître obscures et quelques peu mystiques, il n’en va pas moins qu’au cours de l’année, nous les fêtons toujours sous des formes modifiées (christianisées dans notre culture occidentale), que ce soit la Chandeleur, en passant par Pâque ou bien encore la Toussaint (« Halloween » chez nos amis outre manche et outre atlantique). On comprend mieux ainsi l’impact culturel et populaire que représentent ces fêtes. Ces traditions se sont conservées sous des formes certes modifiées, mais toujours ancrées fermement dans notre culture.

Quelle est donc l’origine et la finalité de ces fêtes ? Pourquoi ces dates ? Que représentent elles symboliquement ? Qu’apportent elles ? Voilà des questions en mon sens importantes, car fêter ces dernières sans savoir à quelle fin, ni pourquoi, en feraient des dogmes inexpliqués et rigides, allant dans le sens d’une aliénation spirituelle par des traditions dénaturées. Traditions qui n’ont réellement de sens qu’une fois placées dans leur contexte originel, qui n’ont de vertus qu’une fois éclairées et transparentes à chacun, pour que ces rites prennent réellement un sens et apporte à chaque individus un élément nouveau dans sa vie spirituelle.

Les fêtes celtiques : inscription dans les Cycles Naturels

Depuis forts longtemps, et les celtes n’y ont pas échappé, les cultures humaines ont dû en raisons de leur mode de vie, s’adapter aux cycles de la nature, vivre suivant le rythme des saisons, qui conditionnait les activités les plus importantes : la cueillette et la chasse, puis plus tard l’agriculture.

La vie spirituelle n’a nullement échappé aux fluctuations saisonnières.

La religiosité à vu dans les cycles de la Nature et des Saisons une nécessité d’adaptation spirituelle de la vie de chacun, suivant ces dernières. En effet, en tout homme les cycles de la nature sont inscrits, de part les âges de sa vie où chaque étape l’initie à de nouvelles expériences, où à chaque étape un nouvel être plus mûre ressort après une période « d’épreuve », de mue, de « mort » de chaque individu qui renaît à son cycle suivant plus évolué. C’est exactement ce que l’ont retrouve aussi dans les cycles karmiques de réincarnation. Tout cela en vertu de la loi universelle du « Tout ce qui est en bas est le reflet de ce qui est en haut », le microcosme qu’est chaque âme est semblable au macrocosme, au monde, et donc aussi à ses cycles.

Suivre les saisons, dont les fêtes celtiques marquent les grandes étapes, c’est donc harmoniser son propre rythme, son propre cycle, à celui de l’univers dans lequel on vit, autrement dit, notre planète, notre Terre.

Témoin de l’évolution de l’âme humaine

C’est ainsi que l’on explique la vertu de ces fêtes : elle servent, pour chacun, à s’inscrire dans les cycles de Gaïa, à vivre en son sein, en harmonie, en contemplation. A évoluer avec la Terre où nous vivons.

Gardons aussi à l’esprit que l’observance des cycles est d’un point de vu spirituel une étape de l’évolution humaine que l’humanité aurait aujourd’hui délaissé et même « dégradé » comme l’exprime Rudolf Steiner (cf. Son ouvrage «Mission Cosmique de l’Art », 1er conférence), où, à son origine lointaine l’âme humaine tournait son esprit vers le Ciel, se sentant proche des étoiles, du firmament. Les âmes humaines auraient ensuite évolué vers une harmonisation avec le plan physique qu’elles avaient intégré : elles s’adaptent alors aux Cycles de la Terre, de la Vie. Et l’évolution actuelle tendrait vers une négligence du ciel, du cosmos et même des cycles terrestres, pour tourner l’esprit vers la matière dense, le physique pur uniquement. On observe en quelque sorte un mouvement descendant du regard humain, du Ciel vers la terre.

L’analyse de l’évolution humaine des mentalités par Steiner est tout sauf abstraite : le matérialisme actuel est en effet prévalent, consciemment ou non, dans les esprits, avec manifestement un relégation au plan secondaire des cycles naturels, dont on conserve toujours une réminiscence au travers des fêtes, mais dont on a oublié le sens profond.

Cela n’est pas sans implications graves pour la Terre dont la négligence des hommes à son égard, à ses rythmes, conduit à sa dégradation, irréversible bien trop souvent, et touchant toutes les espèces du globe et tout l’équilibre naturel.

Quel sens actuellement ?

Comment considérer tout cela de nos jours ? Quand les cycles perdent leur sens et que l’homme à instaurer une vision linéaire du temps ?
Il y a bien des réponses car il existe bien des points de vue,… Certains peuvent voir en l’observance du cycle des saisons une forme de détermination de l’existence de l’homme, de façon hétéronomique, par la Nature, contre son autonomie et son unicité vis-à-vis du reste du macrocosme.

De fait, il faut garder à l’esprit que si l’homme à une part de lui qui suit et appartient à la Nature : son corps, il en va pas moins que sont esprit dispose du libre arbitre et d’une nécessité d’exercer sa liberté pour évoluer suivant ses rythmes et sa propre vision du monde.
Les fêtes des saisons ne doivent donc en aucun cas être inscrites dans une pratique rigide. Elles doivent s’adapter à chacun et être l’occasion de se retrouver avec soi même, son esprit et avec les autres, pour inscrire les étapes de notre vie, de notre expérience, et tirer du courant des cycles les forces dont nous avons, individuellement et collectivement, besoin pour avancer dans la vie.

Aspect Energétique des Cycles

Une corrélation étroite existe bien entendu entre le symbolisme de chaque saison, et les énergies terrestres qu’elle porte. En effet si l’on admet que notre planète est une entité, elle possède aussi une énergie propre qui se manifeste notamment au travers les flux d’énergie tellurique, l’action des éléments en elle (du climat en passant par l’activité géologique).

Les saisons témoignent aussi d’une fluctuation d’énergie intrinsèque à la planète en rapport avec la révolution qu’elle opère chaque année autour du soleil et de son inclinaison par rapport à l’axe polaire. Elle connaît ainsi des périodes cycliques de renaissance (printemps) de vie et d’expansion (l’été) de déclin et de recul (l’automne) et enfin de sommeil et d’intériorisation de son énergie (hiver), pour mieux renaître au printemps.

D’autres cycles énergétiques mais sur l’échelle de plusieurs siècles s’observent aussi témoignant d’une fluctuation de l’élévation et diminution énergétique globale (énergie moyenne) de la planète en fonction du temps (c’est une fluctuation en terme qualitatif (nature de l’énergie) plutôt que quantitatif).

Plusieurs peuples l’avaient observé, notamment dans la calendrier mayas qui définit des cycles d’en moyenne 25 000 ans, ou bien encore les égyptiens ou les celtes, où dans leur cas, les cromlechs et autres pierres levées jouaient le rôle d’astrolabe et de calendrier, s’incrivant ainsi dans des fonctions à la fois telluriques, astrologiques, et d’observation des cycles.

On comprend donc mieux l’implication plus ou moins mystérieuse de ces cycles naturels dans notre vie, tant quotidienne que spirituelle et quelles conséquences majeures cela peut entraîner de parfois négliger cet équilibre aujourd’hui précaire de la Nature.