Psychologie de la vierge:
Analytiques, besogneux, critiques
Contrairement au signe précédant du Lion, la Vierge a besoin de tout analyser pour bien connaître les différentes pièces du dossier avant de porter un jugement. Le plus fréquemment, on assiste à l'affrontement, le Lion se souciant peu des détails, la Vierge détestant la forfanterie des synthèses rapidement brossées. Car le natif de la Vierge est avant tout un sceptique, qui n'a pas d'idée arrêtée. Pour clarifier ses idées, il doit les développer par paragraphes et démonstrations successives, pas à pas.
Car rien n'est rapide, rien n'est facile pour l'homme (ou la femme) de la Vierge. Les écrivains du signe raturent plusieurs fois leurs phrases, accumulent les brouillons ; ils remettent plusieurs fois leur métier sur l'ouvrage. Ce sont des travailleurs, qui oeuvrent longtemps dans l'ombre. Cela tient au fait qu'ils ont infiniment de mal à communiquer avec les autres, tout en en éprouvant la nécessité. Ils ne savent pas comment s'y prendre et, pour eux, tout élan vers autrui, tout cri arraché est un cri d'orgueil ou de souffrance.
II faut dire que leur attitude perpétuellement critique, sévère, apparemment sans indulgence, n'est guère chaleureuse. Souvent conventionnels, ils sont toujours respectueux des valeurs qu'ils ont établies. Tout natif de la Vierge, même violemment anti-conformiste, établit en effet un système de convenances, plus encore que de valeurs, qu'il veut faire respecter, n'hésitant pas à épingler avec causticité ceux qui ne s'y conforment pas.
Quand on se met à le critiquer à son tour, le natif de la Vierge est rarement bon joueur : susceptible, il s'emporte ; complexé, il se vexe. Cependant, il sait se montrer adaptable quand il le veut, réservant son esprit critique pour son fort intérieur : il n'en pense pas moins. La tendresse n'est en général pas son fort. Du moins, à priori.
Dépressifs, extrémistes, froids
On conçoit dans ces conditions, que le natif de la Vierge ne soit pas d'un naturel optimiste. En retrait, méfiant, ayant du mal à communiquer, souvent d'une santé fragile, il a en général pour la vie un goût peu manifeste ; au mieux, il lui arrive d'en goûter les jouissances épidermiques, ou de s'emporter avec rage contre elle. Contrairement aux Lion, les Vierge ne sont pas gais. Le terme d'enjoué ne saurait s'appliquer à eux. Ils retiennent, ils engrangent, ils ont, tapie au fond d'eux, une peur obscure des lendemains, quand ils ne sont pas soutenus par une grande idée.
Dans ce cas, extrêmes dans leur dévouement à la cause qu'ils servent, ils en deviennent les humbles prosélytes. Souvent, ces causes sont au service des opprimés ou des oubliés.
Si la passion brûle par en dessous, comme cela arrive souvent lorsque le signe de la Vierge subit l'influence d'une planète comme Mars ou Pluton, la psychologie du natif se rapproche de celle du Scorpion.
Cette pudeur peut aller jusqu'à la pruderie, et la jeune fille se transforme en vieille fille, le jeune homme en vieux garçon, voués comme ils sont, pour la plupart, au célibat. Le natif a la maladresse de ses élans.
Grinçants, humains, ingénieux
Les gens de la Vierge sont sensibles à l'ironie qu'ils manient volontiers, mais c'est souvent une ironie mordante, un humour grinçant. C'est qu'ils se défient du naturel et prononcent des mots malheureux que souvent ils regrettent. Ils peuvent se montrer pleins de tact et de retenue mais, quand ils s'abandonnent à leur verve, ils blessent : les mots dépassent leur pensée, l'expression tombe, coupante. Ce ne sont pas des gens commodes : ils savent mal ménager la chèvre et le chou, comme les Gémeaux, passés maîtres en ce domaine. On ne trouve d'ailleurs pas de diplomates parmi eux : éminences grises, commis sensibles à la grandeur de l'Etat, chefs autoritaires sachant soigner leur prestige personnel, ils n'aiment pas discuter leur engagements ou leurs décisions. Nerveux introvertis, qui sans cesse se contiennent et apprennent à imposer à leur bouillonnement intérieur un masque de glace, leur nature les porte à cette crispation qui se traduit jusque dans leurs plaisanteries.
Et pourtant, ils savent se montrer humains. Surtout avec ceux qui ont besoin d'eux ou qui comptent sur eux. Quand on le connaît bien (ce qui est long et difficile), on s'aperçoit que cette apparente froideur, ce malaise permanent peuvent cacher des trésors de compassion véritable et discrète. Pourtant, ils ne se laissent jamais envahir, le souci de leur paix domine souvent ces élans et les mesure.
Quand ils sont eux-mêmes dans l'embarras, ils se montrent d'une habileté soudaine qui surprend leur entourage. Ils se plaignent rarement, sinon pour les petites choses. Face aux grands drames, ils savent rebondir sur leurs pieds, trouver la solution provisoire et salvatrice. Ne comptant guère sur les autres, ils apprennent très tôt à s'aider avant que le ciel n'entende leurs plaintes. Actifs, ils méprisent les détresses prostrées et mélancoliques.
Justes, lettrés, mesquins
Justes et précis dans leur expression, les natifs de la Vierge ont un rare souci de cerner les choses. Rarement prolixes, ils raturent souvent pour mieux accorder le rythme des phrases à celui de la pensée. Cette approche de la perfection se traduit mieux encore chez les artistes. Leur travail ne doit plus rien au jaillissement spontané des natifs du Bélier, il est le fruit d'un sévère labeur. Cette justesse devient parfois sécheresse aristocratique. Ce caractère aristocratique des natifs de la Vierge est renforcé par certains traits de caractère : lettrés, ils ont le respect de l'art et des créateurs. Ils savent se consacrer en grande partie à ceux qu'ils apprécient. Les natifs de la Vierge aiment lire, apprendre, ils montrent une grande curiosité, souvent cérébralisée, pour tout ce qui touche au domaine de la culture.
Malgré ces qualités, ils peuvent parfois témoigner d'une étrange mesquinerie : leur intelligence analytique, leur souci du détail, leur inquiétude permanente, leur peu de goût pour les entreprises fantaisistes dont on ne peut jamais prévoir l'issue, les pousse à entretenir en eux un fond un peu mesquin. Susceptibles, ils se montrent par exemple d'une rancune souvent excessive et qui poursuit perfidement sa vengeance. Car le natif de la Vierge, sachant à merveille cacher ses réactions, peut poursuivre pendant longtemps une revanche mijotée. D'autre part, il lui arrive d'avoir soudain peur de manquer de quelque chose : il se montre alors fréquemment avare sur ses vieux jours (comme le Capricorne). Mais cette avarice n'est pas systématique : elle s'exerce suivant un rythme souvent inexplicable.
Observateurs, pratiques, calmes
Leur inquiétude, leur curiosité donnent aux Vierge un don d'observation : ils examinent tout et ne laissent rien passer. Ils savent à merveille disséquer un être, une situation, une époque. Ce sont des pointillistes.
Dans tout ce qu'ils font, ce sont des professionnels qui ont horreur de la facilité, du brio, des dons peu soutenus. Car cette observation doit servir des objectifs précis. Le sens pratique, en eux, est une conséquence de l'intelligence sans cesse aiguillée vers le besoin d'activité. Ils n'estiment pas ceux qui manquent d'efficacité : pour eux, la pensée et l'action sont étroitement mêles. Pour découvrir la vérité, ils savent éliminer toutes les suppositions fausses jusqu'à ce qu'il ne reste que la bonne hypothèse. On réunit ou l'on élimine de la même façon : sans fantaisie, avec application.
Mais, surtout, on ne se lance pas dans des aventures qui peuvent interrompre votre tranquillité. Le natif de la Vierge est le plus souvent fidèle par peur des ennuis, des discussions ; ou bien il s'arrange pour avoir des liaisons qui ne dérangent pas sa vie. La plupart du temps, il reste célibataire pour préserver sa quiétude, fait un mariage de raison et rêve d'amours idéales. De toute façon, il n'a guère d'illusion sur le temps ou sur l'amour.
II faut donc jouir le plus vite possible de ce que nous avons ou nous abstenir de tous les plaisirs précaires. L'insécurité qui tourmente sans trêve le natif de la Vierge, l'oblige à se construire d'éternelle et fragiles barrières de valeurs, de formules et de mots.
Respectables, scientifiques, tendus
Pour eux, il y a ce qui se fait et ce qui ne se fait pas : ce n'est pas l'impératif d'une morale traditionnelle, c'est une morale à usage personnel, mais aux lois non moins strictes. Fanatiques de la pureté, les Vierge condamnent avec violence tout ce qu leur paraît souillure. Ou alors, pour peu qu'une valeur comme celle de Mars domine leur thème, ils se jettent avec délectation dans la profanation la plus énorme. Comme on lui demandait, tandis qu'il agonisait, s'il désirait quelque chose, Alfred Jarry répondit : un cure-dent. On voit là une illustration de l'humour grinçant des Vierge lorsqu'ils se mêlent d'insolence et de défi.
Mais la plupart du temps, ils ont le plus grand respect pour les valeurs établies et la connaissance objective, voire scientifique des choses. L'intelligence rigoriste, analytique, pointilleuse, progressive des Vierge les prédisposent aux démarches de la pensée scientifique.
Tendus et solitaires, les natifs de ce signe sont toujours à la recherche d'une autre chose, mal définie
Virulents
Le besoin d'agir, cet appel vers la perfection, donne souvent aux Vierge une virulence surprenante chez ces êtres apparemment peu sensibles. II leur arrive de brûler d'un « feu sacré » d'autant plus ardent qu'ils ne savent pas communiquer avec autrui d'une autre manière. Cette virulence est souvent l'expression d'une inquiétude profonde, d'une impression permanente de « se sentir mal dans sa peau », qui leur fait sans cesse chercher une réponse qu'ils trouvent rarement, sauf, parfois, dans un amour exceptionnel.