Les propriétésLe créateur
est fort,
le réceptif
est abandonné,
l'éveilleur
signifie le mouvement,
le doux
est pénétrant,
l'insondable
est dangereux,
ce qui s'attache
signifie la dépendance,
l'immobilisation
signifie l'arrêt,
le joyeux
signifie le plaisir.
Les animaux symboliquesLe créateur
agit dans le cheval,
le réceptif
dans la vache,
l'éveilleur
dans le dragon,
le doux
dans le coq,
l'insondable
dans le porc,
ce qui s'attache
dans le faisan,
l'immobilisation
dans le chien,
le joyeux
dans le mouton.
Le créateur
est symbolisé par le cheval à la course rapide et inlassable, le réceptif
par la paisible vache. L'éveilleur
, dont l'image est le tonnerre, est symbolisé par le dragon qui, sortant de la profondeur, s'élève dans le ciel d'orage, correspondant à l'unique trait fort qui, placé sous deux traits faibles, exerce une poussée vers le haut. Le doux , le pénétrant
a pour attribut le coq, gardien du temps, dont la voix déchire le calme, se propageant comme le vent, image du doux. L'insondable
a l'eau pour image. Le porc est, parmi les animaux domestiques, celui qui vit dans la boue et dans l'eau. Ce qui s'attache, le brillant,
est déjà figuré à l'origine, dans le trigramme Li, par un oiseau de feu qui ressemble au faisan. L'immobilisation
a pour animal symbolique le chien, gardien fidèle, et le joyeux
, le mouton qui est considéré comme un animal de l'ouest ; les parties du trait brisé supérieur représentent les cornes.
Les parties du corpsLe créateur
agit dans la tête,
le réceptif
dans le ventre,
l'éveilleur
dans le pied,
le doux
dans les cuisses,
l'insondable
dans l'oreille,
ce qui s'attache (le brillant)
dans l'œil,
l'immobilisation
dans la main,
le joyeux
dans la bouche.
La tête gouverne le corps tout entier; le ventre sert à conserver; le pied marche et se meut; la main tient ferme; les cuisses, dissimulées, se divisent en descendant; la bouche s'ouvre vers le haut, à la vue de tous; l'oreille est creuse, extérieurement, l'œil l'est intérieurement. Ce sont là des couples d'opposés correspondant aux trigrammes.
La famille des trigrammes— Le créateur
est le ciel : c'est pourquoi on l'appelle le père.
— Le réceptif
est la terre : c'est pourquoi on l'appelle la mère.
— Dans le trigramme de l'éveilleur
, elle recherche la puissance du mâle pour la première fois et reçoit un fils. C'est pourquoi l'éveilleur est appelé le fils aîné.
— Dans le trigramme du doux
, le mâle recherche la puissance de la femelle pour la première fois et obtient une fille. C'est pourquoi le doux est appelé la fille aînée.
— Dans l'insondable
, elle recherche pour la deuxième fois et reçoit un fils. C'est pourquoi ce signe est appelé le fils cadet.
— Dans ce qui s'attache
, il recherche pour la deuxième fois et reçoit une fille. C'est pourquoi ce signe est appelé la fille cadette.
— Dans l'immobilisation
, elle recherche pour la troisième fois et reçoit un fils. C'est pourquoi ce signe est appelé le plus jeune fils.
— Dans le doux
il recherche pour la troisième fois et reçoit une fille. C'est pourquoi ce signe est appelé la troisième fille.
Chez les fils, suivant cette dérivation, la substance vient de la mère – donc des deux traits femelles – tandis que le trait dominant, déterminant, provient du père. Chez les filles, les choses se passent de façon contraire. Le sexe s'inverse chaque fois d'une génération à la génération suivante. […]
Autres symbolesLe créateur
est le ciel, il est rond, il est le prince, il est le père, le jade, le métal, le froid, la glace, le rouge sombre; c'est un bon cheval, un vieux cheval, un cheval maigre, un cheval sauvage; c'est le fruit d'un arbre.
Le réceptif
est la terre, la mère. C'est une étoffe ; c'est le chaudron, l'économie. Il est égal. C'est un veau avec la vache, c'est un grand char ; c'est la forme, la multitude, le tronc. Parmi les différents sols, c'est le sol noir.
L'éveilleur
est le tonnerre, le dragon, le jaune sombre, ce qui s'étend, une grande rue, le fils aîné: il est décidé et véhément; c'est un bambou jeune et vert, un roseau et un jonc. Parmi les chevaux, il signifie ceux qui hennissent bien, ceux qui ont les pattes de derrière blanches, ceux qui galopent, ceux qui ont une étoile sur le front. Parmi les plantes utiles, il est figuré par les fruits à écales. Enfin, c'est ce qui est fort, ce qui croît de façon luxuriante.
Le doux
est le bois, le vent, la fille aînée, le cordeau, le travail, le blanc, le long, le haut, l'avance et le recul, l'indécis, l'odeur. Parmi les hommes, il signifie ceux qui ont des cheveux gris, ceux qui ont un large front, ceux qui ont beaucoup de blanc dans les yeux, ceux qui sont âpres au gain, si bien qu'au marché ils reçoivent trois fois le prix. Enfin, c'est le signe de la véhémence.
L'insondable
est l'eau, les fosses, le piège, ce qui se redresse et ce qui se courbe, l'arc et la flèche. Parmi les hommes, ce sont les mélancoliques, ceux qui ont des maladies de cœur, des maux d'oreilles. C'est le signe du sang, c'est le rouge. Parmi les chevaux, ce sont ceux qui ont une belle croupe, une humeur farouche, ceux qui laissent pendre leur tête, ceux qui ont des sabots fins, ceux qui bronchent. Parmi les chars, ce sont ceux qui ont beaucoup de défauts. C'est la pénétration, c'est la lune. Ce sont les voleurs. Parmi les variétés de bois, ce sont ceux qui sont fermes avec beaucoup de marques.
Ce qui s'attache
est le feu, le soleil, l'éclair, la fille cadette. Il signifie la cuirasse et le casque, les lances et les armes. Parmi les hommes, il signifie ceux qui ont un gros ventre. C'est le signe de la sécheresse. Il signifie, la tortue, le crabe, l'escargot, la moule, le caret. Parmi les arbres, il signifie ceux qui ont la partie supérieure du tronc desséchée.
L'immobilisation
est la montagne, un chemin détourné; il signifie de petites pierres, des portes, des ouvertures, des fruits et des semences, des eunuques et des gardiens; il signifie les doigts; c'est le chien, le rat et les diverses espèces d'oiseaux à bec noir. Parmi les arbres, il signifie ceux qui sont fermes et noueux.
Le joyeux
est le lac, la plus jeune fille, une magicienne, la bouche et la langue. il signifie écraser et briser en morceaux; il signifie tomber et jaillir. Parmi les sortes de sol, il signifie ceux qui sont durs et salés. C'est la voisine, c'est le mouton.
Extrait de la huitième des « dix ailes » (commentaires) du Yijing. Cf. Wilhelm (tr. Perrot) p. 312 et suiv.