LES GUÉRISONS MYSTIQUES
Pour
guérir par la prière,
il faut de la loyauté, du calme, de la
bénévolence; il faut surtout
se tenir en union constante avec notre
Christ, le médecin surnaturel.
Cette dernière condition contient et
complète les autres.
C'est
surtout dans ses rapports avec les
femmes que le guérisseur doit se
montrer loyal. C'est, entre tous,
surtout lui, le guérisseur, qui
doit surveiller, contenir, rompre les
élans des forces obscures de
l'instinct animal, toujours vivace. Lui
surtout doit se souvenir
qu'un simple regard de convoitise équivaut à
l'adultère effectif. Ces
malheureuses, ces malades viennent à lui deux
fois sans défense;
elles ont besoin de secours, elles lui présentent
leur confiance,
comme à un être supérieur; qu'il se tienne donc deux
fois, trois
fois, sept fois en garde contre les troubles magnétiques,
chez lui,
chez elles. Le mal qu'il commettrait en utilisant à rebours
son
prestige spirituel serait bien bas, bien vil, bien gros de longues
et
lourdes suites.
Il faut au guérisseur un calme imperturbable.
Du calme pour lui-même, du calme pour ses malades
Plus
que
les autres méthodes, la thérapeutique par la prière entraîne vers
l'Invisible
celui qui l'emploie, vers les régions les plus secrètes,
les plus
inexplorées de l'Invisible, les plus fertiles en surprises,
par
conséquent. La tension de prière à laquelle le mystique s'oblige
constamment
élève, affine et sensibilise son esprit; il reçoit
davantage que les
autres hommes les contre-coups d'une foule événements
bons ou
mauvais dont les mondes subtils sont le théâtre, et qui
viennent se
figer sur notre terre et sur ses habitants. Plus le
mystique monte
haut, plus il s'enfonce dans les profondeurs, plus les
forces que son
esprit respire et s'assimile sont actives et leur mode
d'agir
déconcertant. Pour garder l'équilibre intellectuel, animique et
corporel,
le thérapeute mystique n'a qu'une ressource : le sang-froid,
la
présence d'esprit, une prudence insigne, une possession par-faite de
soi-même.
Celui qui les soigne par la seule prière doit donc se
montrer
deux fois calme et fort : pour lui et pour eux, pour tout ce
qui leur
manque de résistance et d'équilibre
soyez bons. Que le
grand
précepte indispensable de l'amour fraternel soit constamment
devant
votre coeur et devant votre volonté; l'amour fraternel et pur,
dépouillé
d'égoïsme familial, dépouillé d'intérêt intellectuel et de
prestige
sentimental, l'amour d'esprit
Intéressez-vous à chaque
malade
autant que vous vous intéressez à vous-mêmes; cherchez la parole
entre
toutes les paroles qui le réconfortera, le geste qui le
soulagera;
traitez-le avec une douceur sereine; ignorez ses impatiences
et ses
déraisons; pardonnez, oubliez ses ingratitudes; quittez vos
aises
pour satisfaire à ses petits despotismes. Ne manquez aucune
occasion
de prier pour de malheureux;
Ne discutez pas, ne
disputez
pas, ne méprisez pas. Ne regardez pas s'il s'agit des suites
d'alcoolisme
ou de débauche; ne voyez que de la chair qui souffre,
qu'un être qui
se désole. Soyez bons comme le Père bon pour tous, en
tout, partout.
Pas de bruyante jovialité, pas de front sourcilleux. Du sourire.
Accueillez tout le monde comme des visiteurs très bienvenus
Vous
verrez des incurables guérir : ne vous étonnez pas
Vous verrez
d'insignifiants malaises résister à vos prières et à vos jeûnes
spirituels : ne vous étonnez pas