Ce qui ressort de l’étude de ce symbole à travers les mythes et les
cultes qui lui ont été associés est sans aucun doute l’ambivalence et le
double tranchant. En effet, que ce soit en Egypte, dans la culture
hindoue ou amérindienne, dans les livres originels des religions
monothéistes, les hommes ont toujours semblé considéré le serpent à la
fois comme être maléfique et sombre, et comme être spirituel pur et
haut. La mue du serpent a fasciné l’homme, qui lui a associé la vie
éternelle, le renouveau, la renaissance dans cette vie ou dans l’autre.
Le
serpent a été une image importante de beaucoup de civilisation. En
Egypte, il a été Seth, le dieu qui tue Osiris, et Apophis, Dieu de la
force primaire. Il est l’incarnation de Déesse protectrice (Uraeus,
posée sur la couronne de la basse Egypte, Renoutet, etc.). Le serpent
est aussi très présent dans les rites funéraires. Atoum, Dieu serpent,
émerge en premier des eaux primordiales, et crée le monde.
L’inde a
elle aussi associé l’ambivalence de cet être : il est le serpent géant
vaincu par Vishnu et sa monture. Un culte célébré (naga-panchami)
garantissait ce jour-là la passivité de toutes les races de serpents...
Comme divinité chtonienne, les Naga, munis de personnalité, associé à
Vishnu et gardien de la terre et de ses trésors, symbolisent la
multitude indénombrable. « Shesha à sept têtes de serpent est le
vestige, le serpent originel, épouse Anantashira, le commencement de
l’éternité, et devient à la fois le fils de l’immortalité, le vestige
des univers détruits et le gemme de toute création ». (Source wikipédia)
Ananta
est le prince des ténèbres. Il est l’instigateur des tremblements de
terre, roi des naga, et esprit de l’eau et des choses grouillantes. Il
symbolise aussi la vie, le maître du principe vital et de la nature,
l’incarnation du Grand Serpent Primordial. Le premier chakra, lové dans
l’incarnation, qui ne pourra se développé et accédé au dernier chakra
que lorsque l’être humain aura vaincu ses tentations et aura accédé à
l’invisible pur du céleste, comme axe du monde et de l’homme (sagesse
suprême et union de la terre et du ciel).
Il est Ouroboros, le
cycle, le renouveau, la stabilité absolu et à la fois le cercle vicieux,
l’enfermement. Il est le protecteur de Bouddha, qui, détaché de sa
matérialité, est protégé de la pluie par ses anneaux puissants.
Dans
la Bible, il symbolise la connaissance, la tentation des hommes. Il est
le mal corrompant les hommes, et aussi le bien soignant les hommes dans
le désert (le serpent d’airain), donateur de vie et messager de mort.
Il
détient aussi la science en Grèce antique, la sagesse.
En Grèce
aussi, Asclépios a peut être réuni les deux côtés de ce symbole sur son
bâton : les deux serpents enroulés, les deux forces opposées et en
équilibre, le monde dans sa plénitude (et selon certain, le symbole de
l’ADN). Le python de Delphes, utilisé en divination par apollon est
soumis mais pas tué : peut être que le but de l’homme est de soumettre
le serpent et non pas le tuer ?
Chez les aborigènes australiens, les
dogons du mali, en Papouasie, il protège la civilisation, le feu.
Quetzalcoal,
ou « serpent à plumes » chez les Aztèques, est un Dieu de la mort, mais
aussi de la Renaissance. Le serpent a pour eux une agressivité
positive, le sens du risque, le courage. Il est aussi associé à la
gémellité, ce qui pourrait aussi se rapprocher de l’interprétation du
bâton d’Asclépios.
Le serpent, pour résumé est à la fois symbole
du plan astral, dans ce qu’il a de plus haut, et dans ce qu’il a de plus
bas, selon ce que l’on est capable de percevoir, d’accepter, de vivre.
Le
serpent est également le symbole de l’âme humaine, dans sa dualité, ses
épreuves et ses victoires.
Il est la terre et la bassesse de
l’orgueil, du « bas », chtonien et grouillant, et il est le cosmique, le
fluide universel, l’harmonie trouvée. Le serpent serait il donc
l’animal le plus proche de l’homme, dans son incarnation et dans son
chemin spirituel ? Le but serait donc de neutraliser, de comprendre et
de soumettre le serpent, pour harmoniser enfin les forces, et le
cosmique autant que le matériel ?