La PERSONNALITÉ des signes chinoisCe dossier se propose de dresser un portrait général mais précis de chacun des douze signes du
Zodiaque chinois. Il vous
permet non seulement de vous connaître mais également de connaître les autres. N'oubliez pas à ce propos le précieux conseil de l'illustre stratège chinois Sun-Tse : "Connais-toi toi-même et connais ton adversaire : pour cent batailles, tu remporteras cent victoires".
Le RatNous pouvons reconnaître un Rat à son sourire désarmant, à ses manières accueillantes. Il est gentil et attentionné. Il a le don de la communication et de la persuasion. Lorsqu'on le rencontre pour la première fois, on est tout étonné de se sentir parfaitement à l'aise comme s'il s'agissait d'une vieille connaissance. Dans toute conversation avec un Rat, on n'a pas à chercher ses mots : le natif connaît instinctivement l'art de faire parler ses interlocuteurs. S'il vous invite à l'une de ses soirées, vous pouvez vous estimer chanceux, car vous vous amuserez divinement, et votre satisfaction sera entière. En fait, le Rat adore la vie mondaine et a mille et une idées astucieuses pour faire de ses réceptions des réussites totales. Compte tenu du charme qu'exercent les Rats, on ne s'étonnera pas de voir un grand nombre d'entre eux réussir dans les professions qui exigent tact et art de convaincre. Ce sont d'excellents représentants de commerce, publicitaires et agents de relations publiques. Si un Rat est missionnaire, religieux ou politique, il peut faire d'innombrables conversions, sans doute grâce à sa charmante personnalité plutôt qu'aux mérites de la doctrine qu'il prêche.
Lorsque vous confiez une tâche quelconque à un Rat, vous pouvez être tranquille. Il s'en acquittera exactement comme vous l'auriez souhaité. Il ne négligera aucun détail et cherchera consciencieusement le meilleur moyen de mener l'affaire à bien. Il déteste l'approximation, l'irresponsabilité, l'insouciance et le laisser-aller.
Le Rat ne sait pas toujours ce qu'il veut, mais son choix une fois arrêté, il s'y accroche avec autant de ténacité qu'on peut imaginer. Cela est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit des affaires. On ne compte pas les nuits blanches qu'il passe à établir sa stratégie et à en vérifier les moindres détails. Il croit fermement au succès et s'attaque à ses problèmes avec un enthousiasme sans faille.
"Les riches aiment amasser des richesses sans les dépenser, les pauvres aiment dépenser les richesses qu'ils n'amassent pas." Ce proverbe vietnamien décrit assez bien le comportement du Rat. Celui-ci, malgré ses succès en affaires, délie rarement les cordons de sa bourse, sauf seulement pour ses plaisirs gastronomiques et ses relations mondaines
dont d'ailleurs il pourrait se repentir. Toutes ses dépenses doivent avoir leur pleine justification. Ne vous attendez pas à le voir dépenser sur un coup de tête ; il résiste efficacement aux assauts de la publicité et à la tentation des étalages. En outre, je vous parie qu'il est au courant de tous les bons modes d'investissement et qu'il sait parfaitement s'y prendre pour payer le moins d'impôts possible. Rien d'étonnant si l'année du Rat est prise pour l'année de l'épargne.
Le Rat n'est pas dépensier, nous l'avons vu, mais n'hésite pas à ouvrir sa bourse lorsqu'il s'agit des choses de la table. Il aime bien manger et bien boire. Vous pouvez, sans grand risque de vous tromper, le classer parmi les plus fins gastronomes. Son jugement en matière culinaire fait autorité. Il a la main experte en cuisine et aime préparer ses propres plats chaque fois que les circonstances le lui permettent.
Le côté le plus surprenant du caractère du Rat est peut-être sa sentimentalité. Malgré ses apparences de conquérant, le natif sent toujours, au plus profond de lui-même, un besoin impérieux d'affection et d'amitié. Mais il se heurte souvent à une barrière solide, et ses incessants efforts pour faire plaisir et pénétrer dans l'intimité des autres portent rarement les fruits escomptés. Sa personnalité est engageante, nous le savons, mais pas attachante. S'il a la facilité de
se faire de bonnes connaissances, il éprouve en revanche la plus grande difficulté à se faire de véritables amis. Et quand il s'agit de trouver un bon partenaire amoureux, ses chances de succès sont minimes.
Le Buffle ou le Boeuf Quelque argument qu'on puisse produire pour lui prouver le contraire, le Buffle est toujours persuadé d'une chose : l'homme est né pour travailler, et c'est uniquement en travaillant qu'il se réalise. Forcez un Buffle à l'oisiveté, et vous le verrez perdre l'estime de lui-même en peu de temps. L'inactivité est pour lui un état des plus pénibles.
Il semble que le Buffle ignore les bienfaits du loisir au sens le plus étendu du terme. Il ne connaît que le travail et n'aime que des occupations plus ou moins pénibles. Croire qu'il est avide de gains serait une erreur ; ce n'est pas tant le lucre qu'il recherche mais plutôt l'exercice de ses muscles et de son cerveau.
L'amour du travail chez le Buffle, malgré tous ses mérites, présente de sérieux défauts auxquels le natif doit remédier afin de sauvegarder son bonheur. Le général de Gaulle disait : "La vie n'est pas le travail : travailler sans cesse rend fou." Ce sont pourtant les paroles d'un homme dont l'acharnement au travail était légendaire. De Gaulle avait bien compris que l'homme n'est pas né uniquement pour le travail et que le travail n'est et ne devrait jamais être une fin en soi. Quiconque
travaille sans arrêt s'abrutit nécessairement, car il doit fermer les yeux à tant de beautés que la vie nous offre généreusement.
Le Buffle a le sens de l'autorité dans le sang. On dirait qu'il est né pour commander les autres. Donner des ordres, faire respecter la loi sous toutes ses formes, arranger la vie des autres... tel est le propre du Buffle. C'est donc sans surprise qu'on trouve un nombre important de Buffles dans les carrières de l'armée, de la police, de l'administration et de la politique. Comme le natif supporte mal les rôles subalternes - il veut toujours occuper les postes de commandement -, on le verra atteindre rapidement le sommet de la hiérarchie ou entrer en conflit permanent avec ses supérieurs.
La famille occupe une grande place dans l'existence du Buffle. Mais il conçoit sa famille de façon un peu spéciale, c'est-à-dire comme une entreprise dont il est le patron incontesté et incontestable. Bien qu'affectueux au fond de lui-même, il manifeste rarement sa tendresse - "la froideur est la plus grande qualité d'un homme destiné à commander"
(Napoléon Bonaparte). Au contraire, il entend diriger sa famille d'une main ferme, exigeant de la part de son conjoint et de ses enfants une obéissance inconditionnelle en échange de son dévouement. Il n'accepte pas la moindre critique et peut devenir tyrannique si son autorité n'est pas respectée. Dans ces conditions, on peut s'en douter, l'atmosphère
de sa famille est souvent tendue, et la compréhension mutuelle difficile.
Si vous confiez une tâche quelconque à un Buffle, vous pouvez être tranquille : il s'en acquittera de la façon la plus consciencieuse. La difficulté, nous l'avons vu, ne le rebute pas. La patience, il en a à revendre.
On peut toujours demander de l'aide à un Buffle. Il est gentil et serviable. Il ne demandera rien en échange de ses services rendus ; les louanges ou même les remerciements le mettront dans l'embarras. Cela est dû non seulement à sa timidité naturelle mais aussi à son penchant pour l'effacement.
Le Buffle inspire invariablement la confiance aux autres, et c'est là un de ses atouts majeurs de réussite. Il n'existe pas la moindre trace de duplicité dans son comportement. Il attire en général des confidences et sait les garder. On est toujours bien avisé de prendre ses conseils qui sont dictés par son solide bon sens de paysan.
Le Tigre"L'action pour l'action" : voilà qui pourrait être la devise de vie du Tigre. Cet individu ne se sent bien dans sa peau et ne peut se réaliser qu'en se livrant à l'action - qu'elle soit au service du bien ou du mal. Il s'ennuie et commence à dépérir dès le moment où, pour une raison ou une autre, il est forcé de rester au repos.
Nous pouvons sans peine imaginer les conditions requises pour permettre à ce moteur de tourner sans arrêt et à plein régime. Tout d'abord, le natif est extrêmement courageux. Plus les difficultés qu'il rencontre sont grandes, plus il engage son être. On aurait du mal à concevoir un Tigre qui recule devant un obstacle quelconque. S'il ne peut le surmonter, il trouvera certainement un moyen de le contourner. Le résultat sera toujours le même : il avance et se rapproche du but.
La persévérance et l'obstination ne lui font jamais défaut. Confiez-lui un projet ou une mission, et vous le verrez se démener pour les mener à bien, quels que soient le nombre et la complexité des problèmes pouvant surgir et entraver sa marche.
Si l'action est le pain quotidien du Tigre, le péril est le sel dont il a besoin chaque jour. Le danger, pour des raisons assez obscures, exerce toujours sur lui une fascination étrange. Toute entreprise qui ne comporte pas de risques lui semble sans intérêt. C'est un individu tout désigné pour des missions dignes de James Bond. Il lui plaît de frissonner, d'avoir des sueurs froides, de frôler la mort ou la catastrophe. On trouve un grand nombre de Tigres parmi les cascadeurs, les dresseurs, les explorateurs, les gangsters, les tueurs à gages, les coureurs automobiles et, bien entendu, les agents secrets. Ce sont tout naturellement des "enfants terribles".
La vie d'un Tigre, nous l'avons vu, n'est jamais de tout repos. Quand il n'a pas à poursuivre un objectif bien défini, il s'agite vainement - et il trouve toujours une foule de raisons pour justifier son agitation.
L'amour-propre est un trait de caractère notoire chez le Tigre. Ce trait ne fait que se renforcer au fil des années. Grâce à son magnétisme, à son enthousiasme et à son dynamisme, le natif commande l'admiration et peut-être aussi le respect de tous ceux qui le connaissent. Éblouis par ses performances, les gens ont tendance à l'estimer et à l'apprécier plus qu'il ne le mérite. Et, tout naturellement, il se croit le plus fort et se permet de refuser les conseils des personnes les mieux
intentionnées. L'humilité et la sage conscience de ses limites ne font pas partie de sa philosophie de vie.
Le Tigre est capable de faire preuve d'une grande générosité si elle lui permet d'agir ou de protéger. Toutes les grandes causes l'attirent, car elles lui donnent l'occasion de se déployer, de se dévouer et de se réaliser lui-même. Son esprit chevaleresque se manifeste chaque fois que les circonstances le permettent.
La vie affective du Tigre est généralement assez aride. Cela ne devrait pas nous étonner, car toute son énergie est canalisée vers l'action et non pas vers le sentiment. Il vit, pour ainsi dire, avec ses muscles plutôt qu'avec son coeur. Il déteste la faiblesse, et les sentiments sont à ses yeux une manifestation de faiblesse.
Le Tigre est rarement heureux en amour, au sens qu'on prête normalement à ce genre de félicité. Son besoin d'action le pousse constamment "vers de nouveaux rivages", et il éprouve la plus grande difficulté du monde à "jeter l'ancre un seul jour" (Lamartine). Or la jouissance de l'amour exige le calme et la stabilité. Même dans les meilleurs moments de l'étreinte amoureuse, le Tigre ne peut s'empêcher de penser à une autre activité ; on dirait que lorsque son corps est dans le lit, son esprit est toujours ailleurs. Celui (ou celle) qui ne connaît pas la psychologie du Tigre pourrait le soupçonner d'infidélité ou d'indifférence, alors qu'il a tout simplement "d'autres chats à fouetter". Sachez qu'il ne peut se donner entièrement qu'à l'action, non à l'amour ou à toute autre chose. Cela ne veut pourtant pas dire qu'il ne sait pas apprécier l'amour.
Le Chat ou le Lapin ou le LièvreLe Chat est peut-être l'animal le plus privilégié du zodiaque duodécimal chinois. C'est, pour ainsi dire, le chouchou de la nature. Malgré les vicissitudes de la vie auxquelles tout être humain est inévitablement soumis, il arrive toujours à retomber sur ses pattes. N'avez-vous jamais remarqué cette faculté extraordinaire chez les Chats ? Il semble que le
natif soit né pour jouir de l'existence plutôt que pour la subir comme la plupart des mortels, car sa chance dans la vie est extrêmement bonne.
En Chine, ce signe est représenté non par le Chat mais par le Lapin. La valeur symbolique reste la même puisque le lapin, lui aussi, ne risque pas de s'écraser en tombant : ses pattes sont toujours là où elles devraient être pour le supporter. En d'autres termes, le natif a le don peu commun de se tirer d'affaire.
Qu'il ait ou non les moyens de mener une vie de vrai aristocrate, le Chat a toujours du sang aristocratique dans les veines. Tant qu'il vivra, il poursuivra inlassablement le luxe et le confort auxquels il ne fixe aucune limite. Considéré sous certains aspects, c'est plutôt un hédoniste. Il plane au-dessus des gens du peuple, effectivement ou, si ce n'est pas possible, en imagination.
Constamment obsédé par le souci du confort, le Chat n'aime guère se déplacer. C'est un casanier de premier ordre. La maison est pour lui ce que la coquille est pour l'escargot ; "hors de chez soi, point de salut" semble être sa devise. Tout le monde sait que les chats aiment se pelotonner sur un bon coussin et passer leur temps à ronronner
tranquillement au coin du feu.
Le Chat, on peut facilement le deviner, n'a nullement l'esprit d'aventure. L'imprévu ou tout ce qui sort de la routine le dérangent. La fantaisie ne trouve pas de place dans sa vie. Chacun de ses faits et gestes est prévu dans les moindres détails.
Accusez le Chat d'égoïsme si vous voulez, mais il possède de nombreuses qualités qui en font une personne agréable à vivre. D'aucuns diraient même qu'il est vertueux.
Tous ceux qui connaissent un Chat typique s'accordent pour dire qu'il est doux et affable. L'agressivité et la colère ne sont pas dans ses habitudes. Il ne sort ses griffes qu'à l'extrême provocation. Son mode de vie et son constant souci de se mettre à l'écart de la bousculade du monde contribuent en grande partie à lui donner un caractère serein et
pacifique. Il est rare qu'un Chat connaisse la dépression nerveuse ou l'hypertension artérielle.
Si bon nombre de Chats choisissent la carrière diplomatique ou le barreau, c'est qu'ils ont naturellement les qualités requises pour y réussir. Le Chat, en effet, a la parole facile et imagée ; il est capable d'exprimer avec aisance les idées les plus compliquées ou les plus abstraites. Avec son tact, il sait aussi dire aux gens des choses désagréables sans les offenser ; les vérités qu'il expose sont généralement bien enrobées de miel et ne sont pas susceptibles de blesser l'amour-propre des autres.
Ce que certains apprécient le plus chez le Chat c'est sa discrétion totale. On peut lui faire confiance sans réserve. C'est là une qualité rare qu'il convient de mettre en relief.
Tout comme Lao-Tseu et d'autres philosophes chinois, le Chat attache une très grande importance à l'amitié qui, pour lui, a le pouvoir magique de "doubler les joies et réduire de moitié les peines" (Bacon). Parfois il préfère les amis qu'il a choisis à sa propre parenté qui lui a été imposée par les liens du sang. On voit ici une autre manifestation de son aversion pour tout ce qui est contraignant. Il a beaucoup d'affection pour ses amis dont il s'entoure constamment ; il est aussi
capable de leur prodiguer dévouement et sacrifices.
Le DragonLe Dragon est un être débordant d'énergie et de vitalité. Pour lui, l'inaction est pire que la mort. Il lui faut constamment agir, faire quelque chose ou simplement s'agiter. Son moteur doit constamment tourner à plein régime. Le farniente ne lui plaît guère. Dites-lui de s'arrêter momentanément, de rêver et de se prélasser un peu, et il vous répondra que c'est le début de la débauche. "L'oisiveté est mère de tous les vices" : il prendrait volontiers ce proverbe français au sens le
plus absolu, moins par conviction morale que pour justifier son dynamisme débridé.
Grâce à son énergie inépuisable, le Dragon peut facilement devenir une personnalité célèbre, un bienfaiteur de l'humanité, s'il a la chance ou la perspicacité de se choisir une noble entreprise et de s'engager dans la bonne voie. Les pages de l'histoire sont remplies de noms d'illustres Dragons. L'un des Dragons les plus connus et qui a eu le plus d'influence sur la civilisation mondiale est sans aucun doute Jésus-Christ. Il est né, non pas en l'an 1 comme on le croit habituellement, mais à vrai dire en l'an 4 avant l'ère qui porte son nom - l'ère chrétienne. Toute sa vie fut consacrée à l'action, et il
n'hésita pas à affronter la mort la plus atroce pour faire prévaloir sa doctrine de la charité et de la tolérance.
Mais le Dragon peut tout aussi facilement devenir un ennemi redoutable de la société s'il s'oriente dans de mauvaises directions. Il mettra alors ses forces au service du mal. Il importe que les natifs du Dragon prennent conscience de ce fait et fassent un choix judicieux des objectifs à atteindre. Parents et éducateurs doivent particulièrement
s'efforcer de mettre les enfants Dragons sur la voie du bien dès leur plus jeune âge.
Un défaut qu'on rencontre souvent chez le Dragon est le manque de concentration. Il a tendance à éparpiller ses forces, à courir non seulement deux mais plusieurs lièvres à la fois. Il ne sera jamais superflu de lui rappeler que "qui trop embrasse mal étreint" (proverbe français). A force de se déplacer continuellement à gauche et à droite, il risque à la longue de s'épuiser malgré l'énorme réservoir d'énergie dont il est doté à sa venue au monde. Que peut-il espérer accomplir s'il se prête sans discernement à toutes les entreprises imaginables ? "Qui partout sème en aucun lieu ne récolte", dit un proverbe français.
Il est aussi à noter que le Dragon a beaucoup de talent. Il peut réussir, souvent brillamment, dans n'importe quel domaine pour peu qu'on lui donne une chance et qu'il sache canaliser ses efforts.
Le Dragon a le sens du show business dans le sang. Il existe en lui ce besoin impérieux d'attirer l'attention des autres, besoin auquel il subordonnerait volontiers santé, confort et même convictions. Il se donne tant de mal pour pouvoir briller de tous ses feux, pour qu'on parle de lui, pour que les gens tournent la tête lorsqu'il les croise. Qu'on chante ses éloges ou se scandalise à son sujet, peu lui importe tant qu'il jouit de l'attention de tout le monde. C'est comme s'il n'existait pas par lui-même mais uniquement par l'idée qu'on a de lui.
Il serait erroné de croire que le Dragon, qui aime se faire remarquer, est plein d'assurance et se sent toujours parfaitement à l'aise dans ses relations avec les autres. En réalité, il ne peut faire montre d'aplomb que dans des circonstances assez exceptionnelles, par exemple lorsqu'il est absolument sûr d'être le centre d'attraction incontesté d'une audience. Il peut évoluer avec aisance et bonheur comme un poisson dans l'eau tant que tout le monde fait attention à lui et qu'il est en position de vedette exclusive.
Mais le natif manque d'assurance la plupart du temps parce qu'il est rarement sûr du résultat de ses performances. "Est-ce que les gens vont m'apprécier à ma juste valeur ? Est-ce que j'arriverai à impressionner favorablement mes interlocuteurs ? Est-ce que je ne vais pas faire de gaffes ?" Telles sont les questions qu'il se pose sans cesse, de façon
plus ou moins inconsciente.
C'est la peur qui le terrasse et le paralyse - peur de ne pas arriver à monopoliser l'attention des gens, peur de ne pas susciter suffisamment d'attention, peur de ne pas paraître sous un jour meilleur, peur d'être mal apprécié, en un mot peur d'échouer. "De l'angoisse à la timidité il n'y a qu'un pas" (Van Minh).
On ne s'étonnera donc pas de voir le Dragon présenter un comportement souvent contradictoire et apparemment illogique. S'il donne une conférence, il peut se montrer excellent orateur, plein de verve et de présence d'esprit, qui ne se démonte pour rien. Mais il peut aussi se révéler timide et maladroit à l'extrême s'il n'est qu'un invité parmi d'autres à une réception.
Le SerpentLa perspicacité est le premier trait de caractère du Serpent. Doué d'un esprit pénétrant et subtil, capable de saisir ce qui n'est dit qu'à moitié et ayant un accès direct au coeur des choses, le natif aperçoit ce qui échappe ordinairement à la plupart des gens.
On peut voir que le Serpent, grâce à sa sagacité, a souvent des idées géniales, des visions fantastiques. Toujours en avance sur son temps, il passe souvent pour un original, parfois pour un excentrique, et fait quelquefois scandale, victime de l'incompréhension de son entourage.
Le natif du Serpent est principalement mû par des tendances altruistes, philanthropiques et idéalistes. Dans ce monde si imparfait qui est le nôtre, des gens comme lui sont rarement des gagnants. Pourtant, plusieurs d'entre eux ont forcé l'admiration de tous et sont devenus des bienfaiteurs de l'humanité.
Le Serpent, en général, a une attitude très sereine devant la mort, porte d'entrée à un monde inconnu et insondable. Si Montaigne disait: "Je veux que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait", Confucius montrait la même indifférence en disant: "Quand on ne sait pas ce qu'est la vie, comment pourrait-on connaître la mort ?"
Servi par son solide bon sens, le Serpent est heureusement à l'abri d'angoisses métaphysiques. Il vit intensément la vie que lui a donnée la nature, savourant tous les bienfaits qu'elle offre, sans se soucier de ce qui dépasse la portée de la compréhension humaine ou du pouvoir humain. "Cueillons les douceurs, nous n'avons à nous que le temps de notre vie", disait Perse, cet autre Serpent né en 33 de notre ère.
Le natif du Serpent a beaucoup de patience et de maîtrise de soi. Il serait bien malaisé de le mettre en colère. C'est là une de ses grandes qualités qui force notre admiration. "Celui qui ne sait pas se fâcher est un sot, mais celui qui ne veut pas se fâcher est un sage", dit un proverbe chinois.
En face de l'adversité, le Serpent suit instinctivement le précepte de l'école stoïcienne latine :
"Supporte et abstiens-toi !"
Sa fortitude d'âme innée l'aide à garder une attitude de résignation silencieuse dans toutes les épreuves de la vie. Il est donc en quelque sorte immunisé contre la douleur.
Le Serpent aime les gens tels qu'ils sont - avec leurs qualités et leurs défauts, leurs grandeurs et leurs faiblesses. J'ai déjà signalé plus haut sa philanthropie. Il est ordinairement gentil, affable et, ce qui est extrêmement rare, il sait écouter.
Mais cet être au coeur plutôt tendre peut pécher par excès en submergeant certaines gens de ses faveurs et de ses services. Sa serviabilité exagérée donne à ses bénéficiaires une sorte de complexe et les éloigne de lui au lieu de les lui rapprocher comme il le souhaite. Alors il court après eux et multiplie ses gentillesses dans l'espoir désespéré de se les attacher. Il comprendrait son drame et l'attitude des obligés s'il connaissait cet avertissement d'Eugène Labiche: "Les
hommes ne s'attachent point à nous en raison des services que nous leur rendons, mais en raison de ceux qu'ils nous rendent."
La philanthropie et la gentillesse naturelle du Serpent n'empêchent pas le natif de garder une certaine méfiance envers les hommes. Il doute de la valeur du jugement des autres et ne fait confiance qu'au sien propre. Tant que cette méfiance restera dans des limites raisonnables, le natif n'aura rien à craindre car, étant donné la méchanceté et la duplicité
de la plupart des gens, on a le droit et le devoir de prendre des précautions. Mais "l'erreur est aussi grande de se fier à tous que de tous se défier" (Sénèque).
Le ChevalPascal disait: "Le moi est haïssable." le Cheval n'est nullement de cette opinion. Il aime ostensiblement son moi, le vénère, le cultive avec assiduité et le défend avec acharnement. Il l'utilise comme étalon pour mesurer la valeur de toute personne et de toute chose. Il ne trouve pas intéressant ce qui n'est pas susceptible de lui profiter, ou dignes d'attention ceux qui ne servent pas ses propres intérêts ou n'exaltent pas son ego.
On a toujours du mal à lui donner des conseils, même avec les meilleures intentions du monde. Plein d'amour-propre, il ne fait confiance qu'à ses propres idées. Il veut tout faire à sa façon et aime faire ce qu'on n'a jamais essayé, détestant les chemins battus et se moquant éperdument de l'opinion des autres. C'est ainsi qu'il a souvent des idées géniales
et réalise parfois des exploits éclatants.
Mais le Cheval, méprisant les ornières, ne connaît pas que le succès et la gloire. Enfant, il subit bien des difficultés dues à la méfiance des adultes à son égard. De nombreuses blessures sont aussi la rançon de son envie de tout expérimenter et de tout vérifier par lui-même. Adulte, il s'intègre mal dans son entourage et arrive difficilement à gagner la confiance des autres, précisément parce qu'il refuse d'être et d'agir comme tout le monde. On a raison de le qualifier de non-conformiste.
Si le Cheval n'en fait qu'à sa tête, ce n'est pas parce qu'il est stupide, mais parce qu'il a beaucoup de talent et qu'il en est parfaitement conscient. C'est un polyvalent qui peut réussir brillamment dans bon nombre de domaines.
Mais ce fougueux, qui ne supporte pas de rester assis ou enfermé toute la journée, périrait dans les bureaux ou même dans les secteurs qui ne lui offrent qu'un travail de routine. Il abhorre le travail intellectuel, à moins qu'il ne soit lui-même son patron, c'est-à-dire un travailleur indépendant.
La politique attire le Cheval, car elle lui offre la possibilité de déployer toutes ses énergies. Il lui plaît de manipuler la foule et de la galvaniser avec des discours étincelants qu'il sait rédiger mieux que personne. Il recherche les applaudissements et les vivats, et fait des déclarations fracassantes dans les interviews qu'il accorde à la presse.
C'est ainsi qu'il satisfait sa volonté de puissance et de grandeur.
Les affaires sont aussi son terrain de chasse préféré. Guidé par son flair sûr, il sait exactement quand il faut déposer sa mise et quand il doit tirer son épingle du jeu. Les causes de la prospérité d'une entreprise ou celles de la décadence d'une autre n'échappent pas à ses yeux de sorcier. Confiez-lui une affaire en cours de faillite et observez ses réactions. Ou bien il refusera l'offre et vous pourrez être sûr et certain que tout est irrémédiable ; ou bien il acceptera de
prendre l'affaire en main et la remettra sur pied en un temps record. Parfois il fait preuve de témérité et réussit exactement là où d'autres ont échoué. Sa devise semble être celle de Danton : "De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace." Ceux qui le connaissent sont toujours émerveillés par ses coups de poker magistraux. Comme il a les
mains habiles, il peut être un très bon bricoleur ; les professions artisanales lui conviennent parfaitement.
Mais le Cheval, habile en affaires, est assez maladroit en amour. Quand il aime, il adopte l'un de ces deux comportements. Ou il tient à préserver son ego et alors il n'y aura que des rapports de maître à esclave ou de bourreau à victime ; dans ces conditions, l'harmonie et la bonne entente sont évidemment illusoires. Ou il se laisse complètement investir par l'objet de sa passion et confirme la sentence de Platon : "L'amour est aveugle" ; il est alors capable des pires excès.
La Chèvre ou le BoucContrairement à ce qu'on pourrait croire, le Bouc est, de tous les animaux du zodiaque duodécimal chinois, celui qui a le plus de caractères physiques et surtout moraux qu'on attribue habituellement au beau sexe. Même les hommes de ce signe accusent une nette féminité avec tous ses bons et mauvais côtés. Pour mieux faire ressortir les caractéristiques essentiellement féminines de ce signe, certains auteurs français le désignent sous le nom de Chèvre.
Qu'il soit homme ou femme, le Bouc attache une grande importance à son apparence, sachant instinctivement qu'elle constitue un des meilleurs moyens de plaire - et il a besoin de plaire comme de respirer. Sa garde-robe est bien garnie, et il a toute une panoplie d'accessoires de toilette. Aucun produit de beauté n'échappe à son attention. Il n'est jamais débraillé ou mal coiffé. Il suit de très près la mode.
Le natif plaît facilement à l'autre sexe - cela est vrai de l'homme comme de la femme du signe. C'est souvent sans intention qu'il est l'objet de coups de foudre. Et les passions qu'il a une fois suscitées chez les autres ne s'éteindront pas de leur vivant.
Sauf des cas très rares, le Bouc a un tempérament pacifique. Il ne connaît pas l'agressivité. Par nature plutôt que par principe, il préfère subir le mal que de le faire. On le dit faible, mais la gentillesse est-elle réellement une faiblesse ? En tout cas, le natif est timide, et sa timidité lui joue souvent bien des mauvais tours. Il lui faudra un événement exceptionnel pour se décider à se battre, à défendre ses droits et à réclamer son dû.
Son coeur tendre est un des précieux dons que la nature lui a accordés. Il éprouve facilement de la sympathie et de la commisération pour les faibles, les infortunés, les délaissés, les opprimés, les malheureux. Il ressent le malheur des autres comme si c'était son propre malheur. C'est souvent le champion de la veuve et de l'orphelin. On le voit parfois participer à des oeuvres charitables sans se soucier de son confort ou de sa santé. Les professions qu'il aime exercer sont celles
où l'on soigne les gens, où l'on soulage leurs souffrances physiques et morales.
Il aime aussi rendre service et faire plaisir à son entourage. "Il faut,autant qu'on peut, obliger tout le monde" (La Fontaine). Voilà bien sa devise de vie. Sa serviabilité est rarement intéressée. En effet, il se sentira plutôt embarrassé si on le remercie ou cherche à le payer en retour.
Le natif est doué d'un profond sens esthétique. Il perçoit le beau mieux que quiconque. Son sens de la couleur, de la forme et de la mélodie le fait réussir dans tous les métiers d'art. Il peut être un décorateur dont on apprécie le talent. Ou un photographe dont les réalisations nous laissent rêveurs. Ou un peintre qui "nous apprend que nous n'avions pas
vu ce que nous voyons" (Paul Valéry). Ou encore un musicien qui nous introduit dans un monde merveilleux de son et de rythme. Son bon goût se traduit dans nombre de détails de sa vie quotidienne. Qu'il habite une villa ou une chambre de bonne, il sait toujours rendre son cadre attrayant et chaleureux.
Le Bouc est aussi un amoureux de la nature. Il a le sens de l'écologie dans les veines. C'est pourquoi il s'intéresse à tous les métiers et à toutes les activités concernant la protection de la nature. S'il habite en ville, c'est toujours de la campagne qu'il rêve.
Le SingeAvec le concours de certaines circonstances, tout individu né sous la juridiction du Singe peut devenir une célébrité. La nature semble vouloir doter les natifs de ce signe d'un très large éventail de dons qui leur permettent de se distinguer singulièrement - tant dans le bien que dans le mal. Ils ignorent en général la médiocrité.
Le Singe peut réussir brillamment dans toutes ses entreprises pour peu qu'il fasse un réel effort. L'étincelle de génie existe en lui ; il n'a qu'à la capter pour en faire une flamme éblouissante.
Il est bien peu de choses que le Singe prenne réellement au sérieux. Il se moque pratiquement de tout et de tous, et surtout de lui-même. Chez le natif, la tendance à la désacralisation est la règle plutôt qu'une exception. Le Singe se conduit généralement comme Tchouang-Tseu, ce grand philosophe chinois, qui disait: "Seuls ceux qui prennent à la
légère ce que les gens prennent ordinairement au sérieux, peuvent prendre au sérieux ce que les gens prennent ordinairement à la légère."
Mais, comme disait La Bruyère, "la moquerie est de toutes les injures celle qui se pardonne le moins", le Singe peut parfois se faire des ennemis qui lui en veulent à mort. Il lui importera, pour échapper à de graves complications, de se rendre compte que peu de gens ont vraiment le sens de l'humour et sont capables de rire d'eux-mêmes.
Ayant le rire facile et la faculté, voire la détermination, de voir le côté drôle de la vie, le natif du Singe a l'habitude de ne rien dramatiser. Pour lui, les situations les plus dramatiques ont toujours quelque chose d'amusant sur lequel il se concentre instinctivement. C'est un état de grâce qui le préserve de la morosité, de la tristesse, du découragement et des dépressions nerveuses.
De l'humour, il en a à revendre. On ne saurait jamais s'ennuyer en sa compagnie. Il peut sortir à n'importe quel moment des boutades qui vous font tordre de rire. C'est un boute-en-train par excellence qui sait parfaitement s'y prendre pour égayer une atmosphère tendue.
D'aucuns disent que le Singe est fantasque, en ce sens qu'il est sujet à des fantaisies. Rien n'est moins vrai. Si l'on a souvent du mal à prévoir son comportement, ce n'est pas parce que le natif manque d'esprit de suite, mais bien qu'il est résolument original jusqu'à l'extravagance. Il est insensible au qu'en-dira-t-on et n'a pas peur de rester lui-même.
Il serait inexact de dire que le Singe est un individu immoral. Mais le natif évolue volontiers aux confins de la moralité et se considère plutôt comme amoral. On lui reproche souvent de manquer de scrupule. Il défend sa conscience extensible en disant qu'il ne fait pas de distinction entre la moralité et la légalité et que, de toute façon, la moralité n'est qu'un moyen et non une fin en elle-même.
Le Singe, on peut le deviner, est respectueux de la loi, mais ne l'est que de façon négative, par souci d'éviter des ennuis plutôt que par conviction ou sens civique. Il se croit donc libre de faire tout ce que la loi permet - ou plus exactement tout ce qu'elle n'interdit pas expressément - et n'hésite pas à profiter de ses faiblesses et de ses lacunes.
Débrouillard, le Singe l'est plus que quiconque. Avec un instinct sûr et une perspicacité exceptionnelle, il sait toujours prendre les décisions qui s'imposent ou se tirer de situations apparemment inextricables. Il tente ses coups avec une audace peu commune tout en restant conscient de ses limites et des dangers qui le guettent. Son bon sens le guide et
l'aide à éviter bien des embûches.
En général, on admire l'habileté, les talents et la souplesse du natif du signe. Mais on ne peut parfois s'empêcher de se sentir irrité par ses excès de parole. Le Singe est en effet de type bavard expansif, cherchant à tout expliquer aux gens alors même qu'on ne le sollicite pas. C'est là que son intelligence et sa perspicacité peuvent lui jouer de mauvais tours. Il résiste mal à l'envie de faire part de ce qu'il perçoit.
Le Singe est très avide de connaissances et veut être au courant de tout ce qui se passe dans le monde. Il lit énormément, entreprend des voyages chaque fois que les circonstances le lui permettent et n'a pas peur de poser des questions à propos des sujets les plus divers. Servi par une mémoire prodigieuse, le Singe a la citation facile qui l'aide à
mettre ses interlocuteurs en boîte, et possède en général une culture aussi vaste que variée.
Le Coq"Le découragement ? L'apathie ? Connais pas !" Voilà bien ce que le Coq peut dire à tout le monde à tout moment, en toute sincérité et en toute vérité. Le jour où on le verra se retirer dans sa coquille et bouder la vie, on pourra croire que la fin du monde est proche. Car c'est un superbe enthousiaste que rien n'arrive à abattre et dont l'ardeur est
toujours renouvelée. Les vicissitudes de la vie ont très peu d'emprise sur son moral ; s'il tombe, il se relève le plus vite possible et reprend sa marche comme si rien n'était arrivé. Son énergie est presque inépuisable, et ses pouvoirs de récupération pour ainsi dire illimités. Il semble bien qu'il existe en lui une divinité qui le remplit d'entrain.
Le Coq est constamment en éveil. On ne pourrait que s'étonner de son pouvoir de s'étonner et de s'intéresser à tout et à tous. Peu de choses le laissent indifférent. Pour lui, le passé est sans charme et l'âge d'or du monde est devant et non derrière nous. Tout ce qui touche aux inventions et aux découvertes le passionne. La futurologie le fascine,
et il peut très bien s'illustrer dans cette discipline.
Quelle que soit la profession qu'il ait choisie de plein gré ou qui lui ait été imposée par les circonstances, il la pratique avec ardeur et dévotion. Sa capacité de s'adapter à son travail et d'en tirer les meilleures satisfactions est vraiment étonnante. Il est bien placé pour déclarer : " l n'y a pas de sots métiers, il n'y a que des sottes gens" (proverbe français). Cette souplesse est incontestablement un atout appréciable, surtout à notre époque où le choix d'un métier échappe le
plus souvent à notre volonté et où le travail devient de plus en plus impersonnel et fastidieux.
Le Coq veut toujours se surpasser, soit en action, soit en pensée. Le nombre des tâches qu'il s'impose est écrasant. Il ne sait pas jauger ses forces. Si son moral est presque toujours au beau fixe, son physique ne l'est pas toujours. A force de se dépenser exagérément, il connaît souvent la fatigue et l'impatience, ce qui peut le rendre parfois hargneux et désagréable. Il devrait savoir que "la modération est un fil de soie qui relie toutes les perles de la vertu" (Joseph Hall). Il a
tout intérêt à être conscient de ses limites.
Le Coq n'est pas à proprement parler un Don Juan (ou, s'il s'agit d'un Coq au féminin, une Messaline). Il est capable d'amour sincère ; il veut vraiment aimer et être aimé. Mais il est dans sa nature enthousiaste de rechercher la nouveauté. On peut dire, en exagérant un peu, que pour lui "les inclinations naissantes... ont des charmes inexplicables, et
tout le plaisir de l'amour est dans le changement" (Molière). Il faut tout de même noter à son actif que dans le domaine de l'amour il est parfaitement capable de maîtriser son inconstance. Lorsqu'il aime réellement, il sait faire un effort afin de garder l'objet de son affection. Bien entendu, il ne s'accroche pas à n'importe quel prix. Si l'autre se montre indigne de son amour, il peut mettre une croix sur lui (ou sur elle) et partir à la recherche d'une autre passion, le coeur chargé peut-être de regrets mais aussi d'espoir et d'enthousiasme. Il ne se lamente pas sur les cendres du passé.
Vivant dans un pays totalitaire, le Coq pourrait être le citoyen le plus malheureux, puisqu'il y trouve peu de place pour son immense individualisme. Même dans un pays plus libéral, il ne peut se sentir bien dans son élément que s'il arrive à échapper à l'engrenage social. Allergique à l'ordre établi, aux hiérarchies et aux conventions, il est souvent en mauvais termes avec l'autorité et aime vivre plus ou moins en marge de la société. Ne croyez pas que le natif soit un anarchiste qui cherche à tout démolir, mais il ne respecte lois et règlements qu'autant que sa sécurité personnelle l'exige, toute contrainte étant considérée comme absurde.
Capable de se plier à un travail qui ne convient guère à son individualisme parfois outré, le Coq ne peut cependant s'épanouir pleinement que s'il travaille à sa façon, à son rythme et à ses heures. Il veut toujours, dans la mesure du possible, sortir des sentiers battus, même si ses tentatives d'exploration lui apportent quelquefois des catastrophes. Il ne supporte pas les critiques, et ne lui parlez jamais d'autocritique. S'il réussit parfois très brillamment, c'est sans
doute grâce à son enthousiasme et son refus de la facilité. L'adversité le stimule. Le natif peut être tout ce qu'on veut, sauf un fils à papa ou une personne aux solutions toutes faites.
Le ChienTout ce qui touche à la justice intéresse le Chien ; tout ce qui a trait à l'injustice le révolte. Quels que soient son âge, sa carrière professionnelle ou sa situation sociale, il se fait un point d'honneur du triomphe de l'équité. "Ça, c'est pas juste !" Cette petite phrase revient sans cesse sur ses lèvres tout au long de son existence. Il fait inlassablement la guerre aux injustices, sociales ou autres, à la famine, à l'hypocrisie, à l'intolérance, à l'autoritarisme, à la mauvaise foi, à l'exploitation de l'homme par l'homme, etc. Il se sent personnellement concerné par ces fléaux, qu'il en soit ou non victime lui-même. L'indifférence ne fait pas partie de sa nature ; il lui est impossible de fermer les yeux sur les torts dont sont accablés les
hommes, et de se reposer tranquillement dans sa niche. Comme le monde est toujours monde, c'est-à-dire plein d'injustices et de méchancetés, il n'est pas malaisé d'imaginer le Chien mécontent et inquiet.
Quels sont les métiers qui attirent le Chien et où il peut bien réussir ? D'une manière générale, tous ceux qui lui permettent d'assurer la défense des faibles et d'apporter de l'aide aux gens qui en ont besoin. Citons au premier chef le barreau. Un grand nombre de Chiens sont avocats. Ce sont des défenseurs pleins de talent et d'enthousiasme, ceux
qui savent convaincre et émouvoir juges et jurés.
La médecine est le domaine où le Chien peut donner libre cours à ses penchants altruistes. Le signe nous fournit un contingent impressionnant de médecins, sages-femmes et infirmières, qui travaillent d'arrache-pied, sans compter leurs heures ni se soucier de leur confort.
Si certains Chiens s'emploient à soigner le corps, d'autres Chiens se dévouent pour soigner l'esprit et l'âme. Le natif fait un excellent éducateur, un prêtre ou une religieuse infatigables. Il n'hésite pas à partir en mission dans les pays lointains pour sauver les autochtones des misères et des ténèbres. Les carrières sociales le séduisent aussi.
Si le Chien se bat avec ténacité et courage pour le triomphe des bonnes causes - il convient de noter que les causes qu'il choisit sont généralement bonnes -, il a peu d'ambition personnelle et se rend rarement coupable de méchanceté. Fait-il de la politique ? C'est plutôt pour faire progresser la société que pour viser la députation ou un portefeuille.
Le Chien connaît souvent le succès non seulement grâce à son acharnement et sa conviction profonde, mais aussi à ses dons de persuader les gens et de les conduire. Il peut convertir à sa cause les gens les plus hostiles ou les plus indifférents.
Le Chien, il faut le dire tout haut, réunit en sa personne un grand nombre de qualités humaines. Son honnêteté est sans faille. Respectueux de la loi et des droits d'autrui, il refuse de faire non seulement ce qui est interdit mais encore ce qui, sans être interdit expressément, lui semble peu indiqué. S'il jouit de l'estime des gens, c'est sans doute principalement grâce à cette qualité inestimable. "La probité est la seule monnaie qui ait cours partout", dit un proverbe chinois.
Le natif a le sens profond du devoir. Il n'est jamais nécessaire de lui rappeler ce qu'il doit faire. Bien souvent il fait plus que ce qui est attendu de lui. Son civisme est exemplaire.
On peut toujours compter sur un Chien. C'est un ami sûr et fidèle, une personne dont la loyauté est à toute épreuve. Faisant constamment preuve de discrétion, il sait inspirer la confiance, d'autant plus qu'il n'a qu'une parole. Il attire naturellement les confidences et sait les garder. N'essayez pas de lui faire révéler les secrets des autres qu'il
détient, car ce serait peine perdue.
Ajoutons que le natif est un modèle de dévouement et de serviabilité. Si vous avez besoin d'aide sous quelque forme que ce soit, votre ami Chien est toujours prêt à vous la fournir dans toute la mesure de ses capacités. Si vous avez des problèmes, confiez-vous à lui, et vous pourrez très probablement vous en sortir grâce à son concours. "Il faut,
autant qu'on peut, obliger tout le monde" (La Fontaine). Voilà qui pourrait être bien la devise de vie du Chien.
Le Cochon ou le SanglierCe qui nous frappe au premier abord chez le Cochon est sans aucun doute son air doux et pacifique. Toute sa personne dégage un bon naturel, une touchante attitude débonnaire. Ses gestes sont lents et sa voix posée. On dirait qu'il pourrait facilement faire partie des gens que bénissait Jésus-Christ : "Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre !"
Le Cochon est incapable de méchanceté. Loué ou calomnié, caressé ou battu, sa réaction est presque toujours un sourire que d'aucuns pourraient parfois qualifier de stupide. Il n'aurait pas de difficulté à suivre l'enseignement de l'Évangile . "Vous avez appris qu'il a été dit : oeil pour oeil et dent pour dent. Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si donc quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre." La riposte ne s'inscrit pas dans son
comportement normal : il encaisse en silence affronts et provocations.
Aucun Animal du zodiaque chinois ne surpasse le Cochon en gentillesse. C'est une personne qui non seulement ne cherche jamais à faire du mal même à une mouche, mais qui encore est tout disposé à vous rendre service chaque fois que l'occasion s'en présente. Vous pouvez toujours compter sur sa serviabilité.
Ah! que deviendrait l'humanité s'il n'existait pas de Cochons qui sont pleins de sollicitude, d'indulgence, de dévouement et de compassion ! Ce signe fournit le plus fort contingent de philanthropes. Même si leur bien-être et leur sécurité en souffrent, ils ne peuvent résister à l'impulsion de venir en aide aux gens plus malheureux qu'eux. On les voit participer de mille façons à toutes les campagnes de secours aux sinistrés aux quatre coins du monde.
L'honnêteté du Cochon est à toute épreuve. Il est absolument incapable de mensonge, de double langage. Que ce qu'il dit puisse lui attirer des ennuis ou des louanges, il appelle toujours un chat un chat. La tolérance est aussi remarquable chez le natif. S'il est prompt à reconnaître son tort et à en demander pardon, il est tout aussi prêt à pardonner aux autres, avant même qu'ils ne le lui demandent, et il fait cela "non seulement sept fois par jour, mais soixante-dix-sept fois sept
par jour", ainsi que l'enseigne l'Évangile. Comme Confucius et Rousseau, il croit sincèrement en la bonté originelle de l'homme. Puisqu'il est lui-même bon et généreux, il projette ce trait de caractère sur les autres et refuse de croire qu'ils peuvent être foncièrement méchants.
La qualité que je trouve la plus exquise chez le Cochon est sa relative sérénité en face de l'adversité. Il ne s'agit pas de résignation passive mais de stoïcisme conscient. Marc Aurèle aurait trouvé en lui un bon disciple, puisque celui-ci met en pratique ses dernières paroles : "Égalité d'âme!" Même dans les circonstances les plus insupportables, on
voit rarement le Cochon perdre la boussole. Mais cette attitude n'implique pas que le natif soit exceptionnellement immunisé contre la douleur. Bien au contraire. Il est parmi les gens les plus sensibles aux déceptions, aux deuils, à la séparation. Seulement il ne veut pas manifester son impatience ou sa tristesse parce que, en partie, il ne
veut pas importuner les autres. Il a beaucoup de force intérieure et de volonté pour pouvoir souffrir en silence. Quel contraste avec les gens que nous rencontrons tous les jours et qui ne laissent passer aucune occasion de nous harceler avec leurs lamentations et leurs jérémiades !