Il est difficile de définir exactement le chamanisme car il revêt multiples facettes à travers le monde : des chamans sibériens aux hommes-médecine amérindiens en passant par les guérisseurs d'Australie ou les sorciers d'Afrique... chaque continent a sa version du « sacré » qui s'exprime différemment en fonction de la culture, du climat, du mode de vie… Il existe autant de chamanismes que d’ethnies, de chamans ou d’individus mais la structure cosmologique à laquelle tous se réfèrent est partout la même. C’est donc plutôt comme concept que comme doctrine que nous aborderons ici le chamanisme.
Pour découvrir le chamanisme, il est impératif de laisser de côté toutes ses idées préconçues et de faire preuve de souplesse d’esprit. Le chamanisme nous invite à élever un pont entre notre raison et notre intuition, à ouvrir une voie entre le monde ordinaire tel que nous le connaissons et celui du surnaturel ou de l’invisible. Ouvrir son esprit à une autre perception de la réalité ne veut pas dire perdre tout repère et oublier ses traditions et sa culture : le chamanisme requiert un solide équilibre psychique sans lequel on risque de se sentir déboussolé.
Le chamanisme n’est ni une médecine, ni une religion, ni une philosophie : c’est une technique mystique fortement liée aux esprits, la plus ancienne méthode permettant d'utiliser les états de conscience modifiés pour trouver des solutions à des problèmes et pour soigner. C’est une expérience personnelle, intime avec l’univers, ses forces et la conscience.
Le chamanisme est une vision essentiellement animique de la vie : pour le chaman tout a une âme (hommes, animaux, plantes, minéraux), un esprit, tout est vivant. Ils sont tous animés d’une même énergie à la base même de la vie : les chinois l’appelle Qi, les japonais Ki, les indiens Pranã, les indiens d’Amérique du Nord Mana… Toutes ces choses de la vie forment un réseau vital, une toile de vie.
Ainsi, dans cette optique, chacun est un chaînon unique et important et possède un devoir de respect envers les autres. Les rapports quotidiens qu’entretiennent les hommes avec la nature sont commandés par le principe de réciprocité : la nature donne à l’homme qui en échange lui retourne quelque chose (ex : la prise d’un gibier est célébrée par une offrande).