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| Sujet: LES ORIGINES DU CHAMANISME : UN PEU D'HISTOIRE Dim 25 Jan - 19:35 | |
| Étymologie Le mot « chaman », officiellement entré dans la langue française en 1842, nous vient du mot « saman » de la tribu des Toungouses en Sibérie et signifie « personne qui possède la Connaissance ». C’est le mot choisi par les premiers anthropologues russes pour désigner des individus qui s'adonnaient à des pratiques spirituelles spécifiques et remplissaient des fonctions caractéristiques dans leurs communautés. Une confusion avec le sanscrit « Shramana » (qui désignait des ascètes) a laissé penser que les deux termes avaient une source commune, mais il n'en est rien. Le terme « chamanisme » est un mot générique, originaire des montagnes de l'Altaï, en Sibérie. Le mot « chamane » tend aujourd'hui à se substituer à ce que le langage populaire appelait auparavant sorcier, guérisseur, magicien ou devin, c'est-à-dire toute personne censée faire appel à des dons magiques. Au quatre coins du monde Partout dans le monde, on a relevé des traces de chamanisme, mais c'est surtout en Sibérie, en Asie du Sud et de l'Est et sur tout le continent américain que cette pensée a le plus marqué de son empreinte la culture des hommes. On la retrouve chez les peuples nomades ou semi-nomades, mais également dans les sociétés agricoles et donc sédentaires. Dans les sociétés où le chamanisme a survecu, il s'est intégré à d'autres doctrines, religions, idéologies et pratiques qui se sont implantées successivement. C'est entre autre le cas de certaines régions conquises par l'islam, en particulier au Kazakhstan, et aussi au Tibet où le bouddhisme venu de l'Inde a assimilé de nombreuses traditions chamaniques locales. Dispersé, fragmenté et extraimement diversifié, le chamanisme s'est en outre développé dans des sociétés de tradition orale : sans traces écrites, la transmission du savoir reste forcément parcellaire.
- l'Asie : bouddhisme, indouisme, confucianisme, taoïsme, shintoïsme... ces religions rendent très complexes l'étude du chamanisme. Partout coexistent prêtres, moines, yogis, médiums, voyants et divins qui se livrent à toutes sortes d'oracles, de prières, d'exorcisme et de magie. La transe et la possession sont des phénomènes courants. Dans certaines parties du Népal, dans l'ensemble de la Malaisie, de l'Indonésie et dans le reste du Sud-Est asiatique, des chamans s'adonnent au voyage de l'âme pour venir en aide aux membres de leur communauté. En Chine, le chamanisme a en quelque sorte fusionné avec le taoïsme et a disparu en tant que tel, alors qu'en Corée, même s'il a été attaqué à certaines époques, il demeure très vivant avec une particularité : seule les femmes accèdent à la fonction de chaman (à l'exception de quelques hommes déguisés en femmes). L'annuaire de Séoul répertorie 8 000 chamanes en exercice. Au Japon, l'empereur est encore gardé par un petit régiment de femmes chamans. Le chamanisme a eu un rôle très important sans la Chine ancienne : les premiers chamans étaient des femmes nommées Nu Wu. Leur toute première fonction était de chercher les âmes des enfants morts à l'accouchement.
- l'Amérique du Nord : dans les régions du Grand Nord (régions arctiques), le chamanisme est très semblable à celui que l'on observe en Sibérie. La quête de visions est l'un des rituels les plus communs aux Indiens d'Amérique du Nord. Il permet aux adolescents de se livrer à une recherche personnelle sur la place et le sens de son entrée dans le monde des adultes. Si tous les adolescents font cette expérience, seuls quelques-un approfondissent leurs visions et deviennent de véritables guérisseurs des âmes et des corps que l'on appelle les hommes-médecine (medicine-man).
- l'Amérique latine : malgré les grandes distances qui les séparent, le chamanisme des Indiens du Mexique et d'Amérique du Sud et celui des peuples de Sibérie présente d'étranges similitudes, à commencer par la représentation du monde et des rites initiatiques : voyages visionnaires, transe... souvent obtenus à l'aide de substances hallucinogènes.
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