L'OEIL DE LA VOYANCE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


le site de l'ésotèrisme et de la voyance
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

Bienvenue sur le nouveau Forum de "L'œil de la Voyance' avec votre Médium THIERRY BOUDRY Bientôt une émission en direct sur CAP FM ! 40 Médiums et Voyants 24/24 et 7j/7 au 0892.222.448 (0,60cts/minute)

Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 

 Les porte-bonheur

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



Les porte-bonheur Empty
MessageSujet: Les porte-bonheur   Les porte-bonheur Icon_minitimeJeu 11 Juin - 11:16

Les différentes familles de porte-bonheur



Les porte-bonheur pourraient être classé par fonction : ceux qui garantissent la chance (au jeu, en amour, au combat), ceux qui guérissent ( des maux physiques ou psychiques), ceux qui protègent, notamment du mauvais œil, enfin ceux qui éclairent l’avenir pour permettre de mieux le maîtriser (nombreux sont les rapports entre porte-bonheur et divination).
Il serait facile, aussi, de les classer par origine : animale, végétale, minérale, humaine ; naturels ou fabriqués ; conçus à dessein ou détournés de leur usage premier ; universels ou d’usage localisé, etc. Il y a aussi une autre approche plus hasardeuse, celle par mode de fonctionnement supposé. Car, en ce XXe siècle technologiquement où l’on touche encore du bois au moment de prononcer un vœu, la question que l’on se pose, raisonnablement, est la suivant : comment ça marche ?

Les signes du ciel

Certains porte-bonheur portent chance...à condition d’avoir eu la chance de "tomber" sur eux : trèfle à quatre feuilles, fève ou fer, par exemple. Ils obéissent à une superstition largement répandue, appelée "la loi des séries", selon laquelle un malheur ou un bonheur n’arrive jamais seul. On espère d’eux qu’ils soient le premier maillon d’une succession d’heureux événements. Ils donnent l’illusion à une personne qu’elle a été, en quelque sorte, élue : ainsi la coccinelle, bête à bon Dieu qui a choisi sa main pour s’y poser, et non celle d’un voisin. L’élu est rendu plus fort par cette distinction céleste : il a le sentiment d’avoir quelque chose en plus, que les autres n’ont pas. Les psychologues y verront une raison suffisante à ce que la chance semble, en effet, lui sourire : sa confiance en lui, accrue par ce qu’il a pris pour un signe, le rendra mieux disposé à surmonter des obstacles qui, sinon, lui auraient paru plus difficiles.

Les petits trésors

D’autres porte-bonheur tireront leur valeur de leur seule rareté, et non des circonstances hasardeuses de leur découverte. C’est le cas de l’edelweiss (porte-bonheur plus puissant encore quand il récompense les eforts alpins du bénéficiaire lui-même), des pierres précieuses (rares et chères), de la corde de pendu ou de la corne de licorne, qui a d’autant plus de valeur qu’elle provient d’un animal mythique. Posséder quelque chose d’exceptionnel, c’est être soi-même un peu exceptionnel.

Les symboles

La plupart des porte-bonheur sont réputés avoir du pouvoir parce qu’ils évoquent une entité qui possède ce pouvoir. C’est le cas des amulettes liées à une divinité : œil d’Horus (oudjat), main de Fatma, lune, scarabée solaire, médaille, etc.
L’origine étymologique du mot "symbole" prend ici tout son sens : il dérive du verbe grec sumballêin, "joindre", et désigne un objet partagé en deux parties que possèdent deux individus et qui leur permet, une fois les deux moitiés rejointes, de se reconnaître.
Le symbole est donc une sorte de mot de passe abstrait, qui réunit les membres d’une communauté - par exemple, le poisson des premiers chrétiens, marque de l’appartenance à un groupe, devenu, par la suite, amulette.
Ces porte-bonheur sont un lien tissé entre l’homme et la divinité sous la protection de laquelle il se place, un mot de passe entre lui et elle.

On pourrait classer dans une autre sous-catégorie les symboles abstraits, fort nombreux, qui constituent un autre type de porte-bonheur : croix, clés, nœuds, mais aussi des animaux choisis pour la notion qu’ils évoquent : le cochon pour l’abondance, le dragon pour la fécondité, la tortue pour l’immortalité, etc.
Il semblerait que l’homme ait trouvé ces amulettes puissantes parce qu’elles lui conféraient le pouvoir d’agir, ne serait-ce que symboliquement, sur ce qui lui est imposé par le destin. Le meilleur exemple est le nœud, commun à de nombreuses civilisations, mais particulièrement présent en Egypte. En effet, les Egyptiens considéraient la vie comme une sorte d’être autonome capable de s’échapper du corps sans cause apparente et ils multipliaient les talismans en forme de liens noués dans le but de rattacher la vie aux points essentiels de l’organisme : cou, poignet, chevilles.

On notera que la formule de politesse, encore usitée, que l’on adresse à quelqu’un qui vient d’éternuer : "A vos souhaits", participe de cette même angoisse et du même besoin de se rassurer par un rituel superstitieux.Ce "miniséisme" qu’est l’éternuement a longtemps été considéré comme un risque de voir son âme s’échapper brutalement du corps, et c’est pourquoi l’on prononçait un dernier vœu. Autrefois, la formule consacrée s’apparentait à celle de l’extrême-onction : "Que Dieu vous bénisse !" En Espagne, la coutume perdure, quand on bâille, de se signer la bche quatre fois avec le pouce, pour éviter que le diable ne s’y engouffre.

Les Trophées

Ils sont symboliques, eux aussi, et, en outre, métonymiques, puisque la partie évoque tout, mais s’ils semblent dotés de pouvoirs magiques, c’est aussi parce qu’ils sont constitués d’un matériau qui a été vivant : un animal que l’homme a vaincu.
Il s’agit des griffes de tigre, des pattes d’ours, de taupe ou bien de lapin, des dents de loup ou de requin, des peaux de chat, des carapaces de tortue et des mues de serpent.
Partout dans le monde, l’homme a cru que, en tuant son adversaire, on seulement il réduisait sa force à néant, mais que, en plus, il se l’appropriait.
C’est le cas, du moins, aux yeux d’autrui : le vainqueur d’un animal féroce gagne un respect proportionnel à la difficulté du combat, et par là même à la force de l’animal.

La possession d’un trophée pouvait également signifier le triomphe de la raison sur les forces du Mal, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’homme. Cela est d’autant plus marqué que les animaux fétiches suscitent souvent un sentiment négatif, voire ont une allure répugnante (reptiles, insectes...).
Si l’on considère que le porte-bonheur permet de prendre en main ses propres peurs ou ses pulsions, il devient, dès lors, un moyen de forcer le système de valeurs - et les lois du destin - à s’inverser pour mieux le/se maîtriser.

Les Cartes d’Identité

Enfin, on peut regrouper les amulettes personnalisées, souvent composites, confectionnées par le bénéficiaire lui-même ou par un initié, par exemple à partir de tables de correspondance entre les signes astrologique, la couleur, le parfum, la plante, la gemme, l’ange ou le saint qui lui sont associé.
Les gris-gris africains sont réalisés ainsi, suivant une "recette" adaptée à chaque personne.
Les attrape-rêves des Indiens d’Amérique sont constitués d’une armature de base avec filet et plumes pour filtrer les rêves, mais c’est parce que chaque enfant personnalise le sien en y accrochant des petits objets qui lui sont chers que l’objet aura plus tard, pour luim valeur d’amulette.
Il y aussi le collier de cent boules de papier plié que les Japonais confectionnent en cent jours : chaque jour, on ajoute une boule de papier, dans laquelle on souffle une pensée.
La plupart des amulettes populaires, sans nom particulier, sont réalisées sur le principe d’une accumulation d’éléments naturels (par exemple des mèches de cheveux) et de signes (formules magiques, prières, souhaits de bonheur) : cet amalgame constitue en quelque sorte la transposition en objet d’une personnalité.


Brève Histoire des Porte-Bonheur



L’homme de la préhistoire a inventé la superstition avant la religion, en imaginant des barrières de protection sontre ses angoisses sous la forme de rituels magiques, sont l’un des plus connus a donné naissance à l’art de la glyptique - art de tailler les pierres dures, fines et précieuses.

La Glyptique et l’Invention du Talisman

Les premières communautés néolithiques ont attribué des pouvoirs surnaturels aux pierres inaltérables, de couleurs souvent chatoyantes, que l’on appelle aujourd’hui pierres précieuses. A chaque couleur correspondait un symbole, issu de l’inconscient collectif, et l’on peut noter une prééminence des pierres rouges, comme la cornaline, évoquant le soleil levant.
Très recherchées, ces pierres précieuses constituaient déjà l’une des premières monnaies d’échange entre les nomades du désert et la population sédentaire des communautés agraires, qui les considéraient comme des objets capables de lui apportait paix, santé et richesses : de véritables porte-bonheur...

La glyptique est l’art de tailler les pierres, en creux (intaille) ou en relief (camée). Le mot "camée" est de la même famille que le terme "camaïeu" : les camées étant très souvent gravés sur des agates, le sculpteur tirait parti des couches superposées de cette pierre naturellement polychrome pour faire jouer un camaïeu de teintes.

Le Sceau : Un Talisman devenu Signature

L’homme de Cromagnon (35’000 ans environ avant J.-C.) connaissait déjà l’art de la gravure sur os, sur ivoire et sur calcaire. La glyptique naquit lorsque ses descendants voulurent accroître les pouvoirs surnaturels des gemmes en les gravant de signes magiques. Mieux encore : au début du IVe millénaire avant J.-C., en Asie Mineure, on convint que ces pierres gravées étaient capable de communiquer leur pouvoir aux objets par simple pression sur un cachet d’argile. On commença donc à cacheter de la sorte les objets domestiques auxquels on tenait, pour les préserver de toute calamité.
Ces talismans étaient réalisés sur mesure : chacun possédait le sien, qui reflétait ses goûts, ses croyances, bref, sa personnalité. De là à considérer que ces pierres gravées constituaient une sorte de signature, il n’y avait qu’un pas. Celui-ci fut franchi avec l’invention de l’écriture : la pierre gravée, au départ talisman protecteur, prit alors valeur de sceau, et son utilisation pour sceller les actes et les contrats se répandit.

Cet usage sigillaire d’un objet magique, devenu marque d’une identité, se généralisa dans toutes les civilisations antiques du bassin mésopotamien, notamment en Egypte. Les premiers sceaux étaient plus ou moins sphériques ou fusiformes, puis les Sumériens, à la fin du IIIe millénaire avant J.-C., optèrent pour le cylindre. Roulé dans de l’argile molle des tablettes, ce cylindre laissait entrevoir des motifs stylisés dans un cadre rectangulaire : animaux réels ou fantastiques schématisés et croissant de lune pour les plus anciens, puis de véritables scènes de la mythologie, comme la déesse phénicienne Ishtar descendant aux Enfers, Gilgamesh luttant contre les lions, ou encore des dieux barbus à double visage.
Longs de 4 centimètres au maximum, ces cylindres étaient percés d’un trou central dans la longueur, qui permettait de les porter en collier : ils servaient à la fois d’amulettes et de cachets.
On ne s’en séparait pas, comme s’il se fût agi d’une pièce d’identité à valeur de fétiche, et on enterrait les morts avec leur sceau autour du poignet, passeport pour l’éternité.

Du Cylindre à la Bague

Puis il y eut les Phéniciens, grands exportateurs de superstitions... Peuple de marchands et de navigateurs, établis entre l’Egypte et l’Assyrie, ils étaient en quelque sorte les coursiers du monde antique, assurant le transit, non seulement des marchandises, mais aussi des savoirs et des coutumes. Les talismans n’étaient pas la moindre de leur cargaison : amulettes d’or et d’ambre, statuettes d’ivoire, d’albâtre, de terre cuite ou de bronze ; ils déversèrent en Occident des croyances orientales et de nouveaux symboles.
En outre, réputés pour leur sens pratique, ils lancèrent l’usage des cachets plats, munis d’une tige, qui se substitua bientôt à celui des cylindres. Ces cachets prenaient la forme de scarabée égyptiens, d’ellipses, de cônes ou d’octogone.

Les Crétois inventèrent ensuite le chachet en forme de lentille, légèrement convexe, qu’ils portaient, percé, en collier ou bien monté sur le chaton d’une bague. Les Etrusques développèrent également cette mode de sceaux enchâssés dans une bague, qui subsiste aujourd’hui. L’intaille et le camée devinrent une véritable forme d’expression artistique, pour laquelle les Grecs, aux Ve et IVe siècles avant J.-C., manifestèrent un extraordinaire engouement.
Aux scarabées, la forme qui perdura le plus longtemps pour les sceaux, se substituèrent, par exemple, des masques de silène ou de gorgone, ou encore des lions couchés. Les plus fortunés possédaient des sceaux montés sur des bagues en or ou en argent serties de gemmes ; les autres portaient des fausses pierres gravées en pâte de verre colorée. Tous, qu’ils fussent princes ou simples particuliers, se faisaient représenter sur ces pierres, accompagnés de leurs divinités protectrices ou des attributs de celles-ci.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Les porte-bonheur Empty
MessageSujet: Re: Les porte-bonheur   Les porte-bonheur Icon_minitimeJeu 11 Juin - 11:19

Le Navaratna

En Inde également, les gemmes sont considérées comme étant dotées de pouvoirs : leur réfringence, au-delà de la lumière, refléteraient l’énergie du cosmos, qu’elles seraient capables d’absorber et de faire rayonner. Le plus ancien talisman indien connu, dont l’usage remonte bien avant l’ère chrétienne, est le Navaratna (littéralement, en sanskrit, "les neuf pierres"). Il est composé, en effet, des neuf pierres sacrées de l’hindouisme, chacune étant associée à une divinité et à une planète.

Les porte-bonheur Navaratna-spokes

Les Pierres Magiques de l’Epoque Romaine

Les Romains perpétuèrent l’usage des cachets en pierre, gravés de sujets qui pouvaient rappeler un événement glorieux, un souvenir personnel ou, plus simplement, un animal ou un symbole. Puis, à partir du milieu du IIe siècle, la qualité de la glyptique chuta considérablement. Les figures de cette époque sont grossièrement taillées et les inscriptions, simplifiées : il s’agit soit du nom du propriétaire, soit d’une formule banale, vœu de bonheur ou invocation pieuse.
Les gemmes n’en restèrent pas moins porteuses de vertus protectrices. Les Chaldéens, inventeurs de l’astrologie, avaient défini des gemmes planétaires ; les Babyloniens, eux, des pierres zodiacales, chacune étant gouvernée par une gemme.
Le calendrier mensuel romain ne coïncidait pas avec cette organisation : les périodes zodiacales se trouvaient à cheval sur deux mois. Aussi, au Ier siècle, l’historien Flavius Josèphe rétablit une correspondance entre les mois, d’où la coutume romaine de porter successivement les douze pierres au cours de l’année. Une coutume, "La pierre du mois", qui perdure encore aujourd’hui...

Des Talismans Surpuissants : Les Pantacles

Durant les premiers siècles du christianisme, les juifs, les gnostiques et les coptes firent un large usage de ces sceaux magiques que sont les pentacles, forme la plus évoluée du talisman.
La science des pantacles occupait une place fondamentale dans la tradition hébraïque. Ils étaient réalisé sur du parchemin vierge ou gravés dans le métal et comportaient des figures hybrides, des lettres sacrées, des symboles religieux ou magiques, notamment des étoiles (celles à cinq branches se nomment pentacles), des triangles et des carrés, ainsi que divers caractères cabalistiques.
Leur fabrication, obéissant à des règles rigoureuses, était confiée aux astrologues, qui étudiaient les concordances astrologiques les plus favorable à la personne concernée et au but visé.
Parmi les pantacles les plus connus figure le sceau de Salomon, deux triangles équilatéraux entrecroisé formant une étoile à six branches.

Les porte-bonheur Pantacle1

A l’origine, ce sceau du roi des Hébreux, réputé pour une si grande sagesse qu’il savait commander aux génies et à la nature, était monté sur un anneau, lequel aurait été perdu dans le Jourdain, puis retrouvé et jeté à la mer.
Selon la légende, celui qui s’emparerait de cet anneau serait le maître du monde, d’où la puissance du pantacle qui s’en inspire.

Les Amulettes Gnostiques

L’un des sceaux les plus courant de l’époque romaine est l’abraxas, amulette d’origine gnostique dite basilidienne, du nom du philosophe d’Alexandrie Basilide, auquel on attribue son invention. Ce dernier affirmait l’existence de trois cent soixante-cinq ordres d’anges, ou génies, entre Dieu et les hommes, chiffre magique par les gnostiques. L’abraxas représente le dieu syrien et perse Abrasax, chef de ces génies, sous la forme d’un homme à tête de coq (parfois de lion, de sphinx, de serpent ou de singe) et aux jambes de serpent, tenant à la main un fouet et un bouclier, entouré de signes mystiques empruntés à différents alphabets.

Les porte-bonheur ABRAXAS

L’abraxas est considéré comme une amulette aux grands pouvoirs protecteurs, notamment en Egypte (où Abrasax est remplacé par Anubis ou Sérapis), en Asie et en Espagne.
Si le christianisme ne sut pas transposer le dieu au profil si composite, en revanche, il intégra fort aisément le concept des trois cent soixante-cinq génies, transformés en autant d’anges personnels que de jours de l’année, que les fidèles superstitieux invoquent comme des saints, en fonction soit de leur date de naissance, soit de la spécialité des anges.

L’art de la glyptique disparut après les invasions germaniques du Ve siècle. En outre, l’art de la gravure sur verre, d’exécution plus facile, se développa considérablement, notamment sur les bords du Rhin. Les intailles païennes servirent de décorations aux croix, reliquaires et calices des églises.
A partir du Xe siècle, les sceaux de métal se substituèrent aux gemmes taillées : la fonction magique des intailles et des camées s’en trouva accrue, surtout quand ils étaient d’origine gnostique. On les portait montés en collier, en bracelet ou en bague ; ils étaient censés guérir de tous les maux.
Les alchimistes se passionnèrent pour leurs vertus et cherchèrent à démontrer les rapports entre les minéraux, les métaux et les planètes. On inventa des traités sur les gemmes, qu’on attribua à des mages d’Orient et qu’on copia, traduisit et imita à travers tout le Moyen Age.

Les parties du corps étaient gouvernées par des planètes, qui elles-mêmes correspondaient à des pierres précieuses : on appliquait donc à l’organe malade la pierre correspondante.
Les anneaux fabriqués sous l’influence des planètes, appelés "anneaux constellés", jouirent d’une grande faveur plusieurs siècles durant : l’un des personnages de médecin mis en scène par Molière affirmera qu’ils guérissent "les égarements de l’esprit".

Les porte-bonheur Es_10

Les apôtres reçurent, eux aussi, une gemme qui leur correspondait : on allait chercher dans la Bible tout ce qui pouvait justifier l’adoration superstitieuse de ces pierres dont la beauté si palpable avait quelque chose de rassurant, comparée aux promesses abstraites de la pure religion.

L’Âge de la pierre magique

Aux XVe et XVIe siècles, la glyptique redevint un art à part entière, produisant des intailles dignes de l’Antiquité, quitte à s’emparer sans scrupules d’œuvres antiques pour adapter les scènes mythologiques à l’imagerie chrétienne.
A cette époque, les Espagnols découvraient les réserves de pierres précieuses accumulées par les peuples d’Amérique du Sud, notamment les émeraudes des Incas : le pillage des temples du Nouveau Monde fit de l’Espagne, pour un temps, le pays le plus riche d’Europe.
A nouveau, des gemmes de toutes sortes circulèrent en grand nombre. C’est de cette période que datent les trésors royaux, dont la couronne de France. On prit l’habitude de tailler les pierres, jusque-là préférées sous formes de cabochons, en multiples facettes géométrique, afin de mettre en valeur la vivacité de leurs couleurs.

Avec les éclats, on fabriquait de la poudre, qui était vendue à pris d’or, destinée à être avalée comme remède contre toutes sortes de maladies. La médecine, alliée à la superstition, concocta divers cocktails placebos : ingérer des matériaux aussi beaux ne pouvait qu’être bénéfique, pendait-on.
Inaltérables, les gemmes renforçaient le système immunitaire altéré ; nobles, elles élevaient l’homme au-dessus des triviales affaires du corps ; rares et chères, elles constituaient une sorte de sacrifice en contrepartie duquel le ciel acceptait de hâter la guérison.
Les pierres gravées ont donc été considérées comme efficaces à trois niveaux :elles associaient les propriétés attribuées aux gemmes elles-mêmes, la portée d’un message qui y état souvent inscrit, par le biais de signes plus ou moins lisibles, et la force magique de la représentation.


Le Pouvoir des mots et des images



Les Phylactères

Le phylactère est un court texte magique, inscrit sur un support (papier, tissu, parchemin, etc.) permettant à son possesseur de le porter sur soi et qui a valeur protectrice. Il est aussi vieux que l’écriture.
Dans la Rome antique, les femmes et les enfants portaient en collier des bulles d’or ou de verroterie contenant des textes secrets destinés à les protéger du mauvais oeil. Au cou des femmes, ces bulles allaient souvent par trois, accompagnées d’un petit phallus d’or, symbole de virilité.

Pendant la prière du matin, les juifs orthodoxes portaient attachées au bras gauche et au front des bandes de parchemin sur lesquelles étaient inscrits des versets de la Torah, qu’ils rangeaient, le reste du temps, dans des petites boîtes carrées - le terme "phylactère" désigne également ces boîtes.
L’usage des phylactères juifs se répandit dans les premières communautés chrétiennes : on recopia sur parchemin des versets choisis, notamment de saint Jean. Le contexte de persécution contraignait à dissimuler ces pratiques : celles-ci furent considérées comme d’autant plus efficaces, et magiques, qu’elles agissaient sous le sceau du secret. Curieusement ces formules traversèrent les siècles sans connaître beaucoup de changement : au XVIe siècle, on utilisait aux mêmes fins les mêmes versets que dans l’Antiquité.

Les Bijoux Reliquaires

Parallèlement, à partir du VIIe siècle, l’usage du reliquaire, notamment individuel,monté en bijou, se développa. Au XIVe siècle, on portait des médaillons appelés "pend-à-col", dans lesquels on glissait l’amulette et/ou le message de son choix. Au XIXe siècle, il fut à la mode de garder sur soi un "contre-sort", petite boîte circulaire en bois de buis de 5 centimètres environ de diamètre et dont le couvercle, souvent décoré, se vissait. On y enfermait de minuscules reliques ou des miettes de pain bénit, ainsi que de petites bandes de papier blanc au liseré bleu ciel sur lesquelles étaient inscrites des invocations ou des prières. Dans le même esprit, les femmes des marins bretons fabriquaient des louzous, petits sachets qu’elles remplissaient d’objets miniatures et de messages personnalisés tenus secrets, censés protéger leurs maris au cours de leur voyage. Les talismans confectionnés par les marraines de guerre pour les soldats, entre 1914 et 1918, ne différaient pas : alliance de petits objets symboliques et de formules magiques secrètes.
Certains bijoutiers interpréteront à leur façon cette coutume, glissant des messages porte-bonheur dans des médaillons.
La fin XIXe siècle connut même la mode de fèves de galettes des Rois en biscuit de Limoges constituées d’un petit tube qu’il fallait casser pour lire le petit message caché à l’intérieur.

La Parole Efficace

On retrouve l’usage de textes éminemment protecteurs dans d’autres civilisations, arabes, africaines, amérindiennes... On peut les rapprocher des mantras, formules sacrées datant, en Inde, de l’époque védique (IIe millénaire avant J.-C.). A ceci près que les mantras sont initialement destinés à être répétés à l’infini : leur efficacité naît de leur prononciation orale, puisqu’ils sont dépourvus de sens littéral au profit d’une sorte de transposition phonique des divinités ou des entités, naturelles ou surnaturelles (le mantra leplus connu est la simple syllabe "om"). C’est au contact de la Chine, civilisation de l’écriture, que les mantras prirent une valeur d’amulette, une fois transcrits, accompagnés, le plus souvent, de diagrammes (yantras). Ils constituent encore aujourd’hui des talismans renommés, non seulement en Inde et en Chine, mais aussi au Tibet et au Japon.

Formules Magiques

En Occident, la formule magique la plus célèbre est sans conteste "abracadabra", qui proviendrait de l’expression hébraïque abreg ad hâbra ("envoie ta foudre jusqu’à la mort").
On la transcrivait en disposant les lettres en forme de triangle, pointe en bas, sur un parchemin vierge que l’on suspendait au cou des malades. Cette forme était censée reproduire un tourbillon engloutissant les forces maléfiques.
La formule sera vénérée durant tout le Moyen Âge, comptant même parmi les prières chrétiennes, puis les sorciers la récupéreront, à des fins bienveillantes ou malveillantes, avant qu’elles ne passe dans le folklore des magiciens, puis des histoires pour enfants : lent désamorçage d’une ancienne figure sacrée.

Les porte-bonheur Abracadabra
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Les porte-bonheur Empty
MessageSujet: Re: Les porte-bonheur   Les porte-bonheur Icon_minitimeJeu 11 Juin - 11:21

Les Icônes

Les images de dévotions étaient déjà répandues dans l’Egypte antique, dessinées sur des feuilles de papyrus et utilisées comme amulettes. Les icônes chrétiennes (du grec eikona, « image sainte ») allaient déclencher des siècles de polémique : elles mettent le doigt sur la frontière ténue entre religion et superstition.
Selon l’Eglise orthodoxe, le premier peintre d’icônes serait saint Luc, mais il n’a jamais été retrouvé d’icônes datant de l’époque apostolique. Les plus anciennes qui subsistent à ce jour datent du VIe siècle. Elles s’inspirent des portraits grecs et romains d’hommes d’Etat ou des divinités, sorte de doubles magiques mis à la disposition du peuple.
A cette époque, la dévotion pour les reliques est à son apogée. Pareillement, on prête aux icônes des vertus protectrices, en même temps qu’on leur invente des origines miraculeuses. L’exemple le plus célèbre est le Mandylion, icône qui aurait été envoyée par le Christ au roi Abgar et qui sauva Edesse, en 544, d’un assaut des Perses. Transporté à Constantinople quatre siècles plus tard, le Mandylion y fut vénéré et maintes fois reproduit.
D’autres icônes, représentant la Vierge, auraient été peintes d’après nature, dit la légende, et approuvées par Marie de son vivant. Réalisées en petit format, parfois protégées par un couvercle coulissant, ces icônes étaient exposées dans les maisons et les magasins, emportées en voyage, à la guerre ou en pèlerinage. Mais leur multiplication conduisit à de tels excès d’idolâtrie superstitieuse que les empereurs, dits iconoclastes, de Byzance ordonnèrent la destruction et l’interdiction des images du Christ, de la Vierge e des saints de 726 à 843.
La production ne cessa pas pour autant ; elle devint clandestine et se développa dans les régions passées sous la domination des Arabes (Egypte, Syrie, Palestine).

Les porte-bonheur Marieenfant8
Icône de la Vierge Marie

Les Images Prophylactiques

A la fin du Moyen Age, l’invention de la gravure offrit un nouveau moyen de reproduction, cette fois en série : nulle illusion n’était plus possible quant à la facture divine ou l’origine miraculeuse, et pourtant, cela n’altéra en rien la puissance magique de l’image.
Les premières gravures sur bois furent réalisées dans les monastères et vendues directement aux pèlerins, ou par colportage à tout un chacun. La Réforme entreprit d’alphabétiser les masses, d’offrir à chacun la capacité de lire les textes sacrés dans sa langue.
Au milieu du XVIe siècle, on assista à un développement considérable des images de piété pour analphabètes. Ceux-ci s’en emparèrent comme d’une manne venant alimenter leur faim de remèdes miracles. Ces images, assorties d’une brève prière à valeur de formule magique, furent considérées comme des amulettes qui procuraient des « indulgences ». On les accrochait chez soi, on les cousait dans ses vêtements, on les collait sur les portes, à l’intérieur des coffres-forts ou dans les cercueils, bref, en des endroits où elles resteraient secrètes, plus leur pouvoir protecteur serait grand, pensait-on.
Certaines images prophylactiques, de la taille d’un timbre, notamment des représentations de Notre-Dame du Perpétuel Secours, étaient même faites pour être ingérées.
La Thaïlande offre un autre exemple de ces images magiques non destinées à être vues – ce qui, pour une image, est paradoxal. Les Pra Pim, propres au bouddhisme, y désignent les Saintes Empreintes (brah bimba, « sainte image »), images pieuses de petite dimension obtenues par moulage ou estampage, en terre cuite ou en métal. Utilisées comme amulettes, elles sont enfouies, en grand nombre, dans la maçonnerie des temples en construction.

Fin du XIXe siècle : L’âge d’or des porte-bonheur

Si les amulettes et les talismans n’ont pas d’âge, puisque leur usage relève d’une pratique ancestrale commune à tous les peuples et fortement ancrée dans une tradition superstitieuses dont seules des traces subsistent aujourd’hui, en revanche, la prolifération, en France, des porte-bonheur au sens restreint de « breloques sans grande valeur magique porteuse de chance » est récente : le mot date de 1876, et la mode atteint son apogée au tournant du XIXe et du XXe siècle.

L’exotisme à la mode

Tout commence avec l’ "égyptomania" qui saisit la France au début du XIXe siècle. Napoléon rentre de la campagne d’Egypte ; il ramène dans ses bagages des scarabées et des sphinx qui vont enchanter les élégantes de Paris. Les bijoux antiques, avec chaînes et camées, avaient déjà été remis au goût du jour depuis le Directoire : les breloques et pendentifs y trouveront aisément leur place. En outre, en 1805, l’Empereur crée un prix pour récompenser les tailleurs de pierres précieuses : on retrouve donc l’engouement antique pour la gravure de scène mythologiques et de symboles.
Au XIXe siècle, toujours, la conquête de l’Algérie ouvre les portes sur la culture arabe : parmi les nombreux bijoux qui sont importés en France, la main de Fatma connaît un succès considérable.

Les porte-bonheur Fatima12 Main de Fatma

L’exotisme est de bon ton, l’ethnographie est une science toute neuve, on commence à voyager, on ramène des souvenirs populaires des autres pays. Par exemple, l’un des porte-bonheur en vogue à la fin du siècle est une lampe d’Aladin en miniature.
Au jour de l’an de 1890, la mode veut que l’on porte un « ouakiem », figurine d’or ciselé représentant la plus réputée des danseuses du Kampang, village javanais de l’Exposition universelle.

Le règne de l’objet en série

Par ailleurs, l’urbanisation galopante contraint les paysans à s’adapter à de nouveaux modes de vie et leurs coutumes évoluent par la même occasion. Leurs objets fétiches, autrefois empruntés à la nature, sont désormais reproduits artificiellement : on voit fleurir du muguet d’étain et de porcelaine ou du gui de perles et de corail en guise d’ornements ; aux animaux morts, on préfère leur double en argent, monté en bijou. Par exemple, le trèfle à quatre feuilles en métal, porté en pendeloque à une chaîne de montre ou en épingle de cravate, fait fureur à Paris en 1887.
Parallèlement, la bijouterie connaît une évolution technique sans précédent : on produit à échelle semi-industrielle des bagues, boucles d’oreille, colliers, bracelets et broches à partir de modèles standard ; le nombre des acheteurs s’élargit, les motifs d’achat évoluent.
A partir de 1845, les joailliers adoptent la technique du plaqué or, qui est appliquées à toutes sortes d’ornements.
Vers la fin du siècle, les accessoires féminins s’enrichissent de flacons de sels, de carnets de bal, d’éventails et de miroirs de poche, tous richement ornés de symboles.
L’art nouveau cultive et renouvelle ce symbolisme, exalte le merveilleux et développe une panoplie de motifs floraux chargés de sens qui nourrissent ce culte du porte-bonheur.
En 1895, les bijoutiers lancent, par exemple, des épingles de cravates réalisées à partir de clous à ferrer les chevaux.

Une fascination pour la magie

Enfin, le XIXe siècle français est celui d’un véritable engouement pour les sciences occultes. Spiritisme, voyance, astrologie et alchimie donnent lieu à des traités, manuels et récits qui posent sur les pratiques magiques un regard curieux et légèrement amusé : la superstition est un jeu, on s’y risque du bout des doigts, on n’y croit pas complètement, mais on est fasciné.
Les porte-bonheur sont si répandus que certaines élégantes n’hésitent pas à en attacher à la patte de leurs caniches.
A la Bourse, les bossus font fortune en prêtant leur dos comme pupitres pour signer les souscriptions ; dans les casinos, on les paye pour leur caresser le dos en entrant. Pas étonnant, donc, qu’ils soient représentés sous forme de figurine porte-bonheur, au même titre que les pendus. Les cartes de vœux, sur lesquelles sont représentées, souvent à foison, toutes sortes de symboles porte-veine, prolifèrent.

Bonheur en boîte : attention aux dates de péremption

La guerre viendra faire planer sur cette joyeuse débauche de symboles une ombre menaçante : face au danger, la superstition reprend ses droits sur les considérations ludiques. Nombre de soldats partent au combat les poches remplies des ces fragiles amulettes ou d’autres, plus ancestrales, parfois cousues à leur insu, dans la doublure de leur veste, par des épouses ou des mères attentionnées, comme au temps des tirages au sort des conscrits.
L’hécatombe de 1914 – 1918 donnera tort aux trèfles à quatre feuilles et aux pattes de lapin. Le bonheur n’est plus un mot très parlant. La mode des porte-bonheur s’estompe alors très nettement. L’usage persiste aujourd’hui, diffus, increvable comme l’espoir. Mais il prend de nouvelles formes : qu’on pense aux mascottes des équipes sportives ou encore au commerce de petites culottes de certaines stars…


Le trèfle à quatre feuilles





Que signifie littéralement le mort « trèfle », en latin trifolium ? A trois feuilles ! Autant dire que chercher une trèfle à quatre feuilles, c’est demander l’impossible. Alors, quand l’impossible se révèle soudain à portée de cueillette, on se sent investi d’un pouvoir particulier, que l’on attribue à cette anomalie de la nature.
Sa rareté lui donne sa valeur ; la superstition fera le reste. Pour être un porte-bonheur, le « vrai » trèfle à quatre feuilles doit donc être trouvé par hasard : c’est un signe du Ciel. Un vieil adage promet : « Une feuille pour la renommée, une pour la richesse, une pour l’amour sincère et une pour la santé. »

* De tout façon, même avec des trois modestes folioles, le trèfle a toujours été considéré comme bénéfique. L’expression paysanne « baigner dans le trèfle », qui rappelle les champs de trèfle et de luzerne dont se délectent les vaches sans chipoter sur le nombre de feuilles, s’applique à quelqu’un qui vit dans la prospérité.

* Pour les Grecs, si les chevaux de Zeus sont infatigables, c’est qu’ils se nourrissent de trèfles, et Homère attribue à la plante le pouvoir de procurer la richesse et l’immortalité. Les druides s’en servent à des fins météorologiques – la plante dresse ses feuilles pour annoncer l’orage – et vénèrent déjà le quadrifolium, profitant des cueillettes de gui pour le chercher en croisant les doigts.

* Le christianisme ne fait qu’une bouchée du symbole existant : en effet, pourrait-on trouver meilleur figuration de la Trinité ? Saint Patrick s’en sert à des fins pédagogiques pour initier les Irlandais à ce mystère ; le trèfle devient ainsi l’emblème de l’Irlande. Celui à quatre feuilles passe pour avoir été rapporté par Eve lorsqu’elle fut chassée du jardin d’Eden. On ajoutera qu’il forme une croix, symbole religieux protecteur s’il en est, et même une croix dont chaque branche serait un cœur, qui rime si bien avec bonheur.

* On le porte à la boutonnière, on le fait sécher dans son portefeuille, on le glisse dans ses chaussures ou on l’offre à sa bien-aimée ; il protège des fantômes, rend chanceux au jeu, garantit le mariage, décuple l’effet des messes… le trèfle à quatre feuilles sert à tout ! C’est le porte-bonheur le plus répandu en Occident. Loin de rester confiné aux campagnes, il connaît un succès fulgurant dans les villes, notamment à Paris à la fin du XIXe siècle, où il se voit décliné sur des bijoux, des boutons, des chaînes de montre et, plus encore, sur des cartes de vœux.

* Mais les petits malins ne s’arrêteront pas en si bon chemin : il existe des trèfles à cinq, six, voire sept feuilles ! Quand il s’agit d’être heureux, on en compte pas...


Le Fer à cheval



Les porte-bonheur Good_luck4

S’il est un exemple entre tous d’un objet détourné de sa fonction originelle à usage de porte-bonheur, c’est bien le fer à cheval. Cloué à l’entrée des maisons, des écuries ou des mines, branches vers le haut de préférence, glissé sous les oreillers, jeté derrière son épaule gauche en prononçant un souhait, accroché au mât des bateaux, utilisé comme presse-papiers dans les kiosques à journaux, bouilli avec ses clous en guise d’oracle, fondu ou enterré, représenté sur les cartes postales ou reproduit en miniature sur les broches, les épingles de cravate, les boutons de manchettes ou les peignes, il est considéré comme un puissant talisman en Europe, en Amérique du Nord et dans certains pays d’Afrique du Nord. Pourquoi ? La réponse est triple : sa matière, son usage et sa forme y sont pour quelque chose.

* Le fer, à lui seul, est déjà un métal symbolique ; le cheval est également un animal chargé de sens. Quant à la possibilité de clouer un fer incandescent sur les sabots de cet indispensable compagnon sans le faire souffrir, elle apparut comme relevant d’un pouvoir magique, qui fut considéré, depuis Vulcain, comme le maître des éléments. Une légende du Xe siècle raconte que saint Dunstan, maréchal-ferrant qui allait devenir archevêque de Canterbury en 959, aurait reçu la visite du diable, venu faire ferrer ses sabots. Saint Dunstan l’aurait enchaîné et torturé, et ne lui aurait rendu la liberté que contre la promesse de ne jamais pénétrer dans les maisons dont la porte d’entrée serait surmontée d’un fer à cheval.

* Telle est l’une des explications légendaires de cette superstition, mais la forme même de l’objet est considérée comme protectrice depuis bien avant cette époque : elle évoque le croissant de lune cher aux Egyptiens ; les chrétiens y lisent l’initiale du Christ. Dès l’Antiquité, la trouvaille inopinée d’un fer à cheval était de bon augure. Une hypothèse d’explication ? On rappellera que les riches propriétaires ferraient leurs chevaux, non pas au fer, mais d’or ou d’argent. Trouver un fer de ce métal assurait donc fortune bien réelle. Là réside l’origine de l’expression : « Ca ne se trouve pas sous le pas d’un cheval ». Il en subsiste la très forte notion de hasard : pour être efficace, un fer à cheval ne doit pas être forgé à usage de talisman, mais trouvé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Les porte-bonheur Empty
MessageSujet: Re: Les porte-bonheur   Les porte-bonheur Icon_minitimeJeu 11 Juin - 11:24

La Main de Fatma



Les porte-bonheur Pl_290

Appellée aussi main d’Aïcha ou main de Marie, cette amulette représente la main de Fatima, la fille du prophète Mahomet. Marocaine à l’origine, elle a essaimé dans tout le monde musulman et bien au-dela. La main joue un rôle essentiel dans la tradition islamique ; elle symbolise la Providence, tandis que les doigts rappellent les cinq préceptes de l’islam : foi, prière, pèlerinage, jeûne et charité. La constitution des doigts, dont quatre ont trois jointures et le pouce, deux jointures, rappelle en outre la loi islamique : cinq dogmes, dont le premier a deux modifications et les quatre autres, trois.

* Les anciens Egyptiens utilisaient déjà des représentations de mains, ouvertes ou fermées, en guise d’amulette. On retrouve cette main, grande ouverte, dans la civilisation hindoue comme symbole protecteur : c’est l’abhaya-mudrâ.

Les porte-bonheur Arman205f0 L’abhaya-mudrâ

Fermées, avec le pouce entre l’index et le majeur, on l’appelle figa au Brésil et higo dans le Pays basque : figurant une sorte de croix, l’index et le pouce étant perpendiculaires, elle repousse les esprits malfaisants et costitue, elle aussi, un porte-bonheur. Le même pouvoir antimaléfices est reconnu à la main cornue, index et auriculaire tendus, les autres doigts repliés.

* C’est que la main, surtout lorsqu’elle est ouverte, représente le pouvoir. En hébreu, le mot iad signifie à la fois "main" et "puissance". En français, l’expression "avoir la haute main" sur quelque chose ou quelqu’un signifie "avoir le pouvoir". La main est donc un insigne royal, comme un témoignent nombre de sceptres terminés par ce symbole. L’imposition des mains est considérée comme un geste symbolique de transmission de pouvoir ou d’énergie ; les rois de France et d’Angleterre, notamment, ont d’ailleurs été souvent sollicités pour guérir des maladies par le seul toucher. Puisqu’ils avaient le pouvoir, leurs mains devaient avoir aussi le pouvoir de guérir.

* La main de Fatma connaît un succès sans comparaison dans tout le Moyen-Orient. En France, elle est importée d’Espagne lors de la conquête des Maures. Son usage est si répandu que Charles Quint l’interdit en 1525 - elle relève pourtant du même symbole de toute-puissance que la main de Dieu des chrétiens, qui figure, nimbée, sur de nombreuses peintures, mais rarement sous forme d’amulette. La main de Fatma, elle, est reproduite en bijou ou en sculpture, que l’on place aussi bien dans sa voiture ou à l’entrée de sa maison qu’au-dessus des berceaux. C’est une forme de bénédiction permanente, le souvenir de la "manifestation" divine, au sens étymologique.


L’œil d’Horus



Les porte-bonheur OeilHorus

Entre voir et savoir, la frontière est ténue ; celui qui voit est celui qui sait ; "je vois" signifie "je comprends". Bref, l’oeil, organe de perception visuelle, est presque universellement considéré comme un symbole de perception intellectuelle, voire surnaturelle. C’est l’oeil de la connaissance, le troisième oeil des hindous, l’oeil frontal de Shiva, capable de tout réduire en cendres, mais aussi l’oeil de Dieu dans la tradition chrétienne : inscrit dans un triangle dont le sommet est tourné vers le haut, il symbolise l’omniscience divine. D’ailleurs, les devins extralucides sont souvent aveugles : l’oeil qu’ils possèdent est d’un autre ordre.

Les porte-bonheur Shiva Shiva

* Les yeux sont, en Egypte, un symbole sacré que l’on retrouve sur de nombreuses œuvres d’art et sur les sarcophages : l’un figure le Soleil, l’autre la Lune, et ils permettent aux morts de suivre le spectacle du monde. On les retrouve peints à l’avant des bateaux, censés les guider dans la tempête et éloigner les mauvais esprits.

* L’œil unique, appelé oudjat ("œil fardé") en Egypte, figuré de profil, est également un symbole très fréquent. Les amulettes qui le représentent sont réalisées en lapis-lazuli, en cornaline rouge, en feldspath vert ou encore en métal émaillé. On les porte en collier ou en bracelet et on les place dans les momies à l’emplacement des intestins. De cet œil s’échappe une larme : c’est l’œil d’Horus, fils d’Isis et d’Osiris, dont les pleurs ont apporté à l’homme toutes les substances essentielles (vin, huile, etc..). Cette larme évoque aussi la tache noire qui figure sous l’œil du faucon, animal correspondant à Horus, doué d’une vision extraordinaire.

* De nombreuses civilisations ont fait de l’œil un symbole protecteur facile à adapter en porte-bonheur ; c’est le cas de la Grèce, encore aujourd’hui. Le "bon œil" ou "œil de Mahomet", une amulette ronde cerclée de jaune avec un point noir au milieu, est très fréquent au Moyen-Orient, surtout en Palestine. Il protège contre le "mauvais œil", sort jeté par une personne pratiquant la sorcellerie au moyen d’un seul regard, une expression très répandue dans le monde islamique et qui signifie une prise de pouvoir sur quelqu’un.

Avoir l’œil avec soi, c’est donc posséder un symbole de pouvoir et de savoir à la fois - en somme, quelque chose qui "veille" littéralement sur son destin.


L’attrape-rêves



Les porte-bonheur Xq8aculu

Passer ses jours à chercher le bonheur, c’est bien, mais à quoi bon si nos nuits sont hantées de cauchemars ?
Les Amérindiens ont la réponse : chaque enfant accroche auprès de son lit, à la fenêtre, un attrape-rêves qui fonctionne comme un filtre. Les bons rêves, purifiés par le passage à travers des plumes, pénètrent par le trou central jusqu’à la conscience de l’enfant, tandis que les mauvais sont retenus par le filet jusqu’aux premières lueurs de l’aube, où ils disparaissent, brûlés par la lumière.

* On appelle ces objets, en anglais, des dreamcatchers ; ils sont communs à de nombreuses tribus d’Amérique du Nord. D’où sont-ils originaires ? L’histoire reste floue : certains parlent des Oneida, d’autres des Ojibwe.

Les porte-bonheur OneidaWarriorMaiden1 Les porte-bonheur Ojibwe1
Oneida - Ojibwe

Pour les Sioux Lakota, la maître de sagesse Iktome serait apparu à un vieux chaman sous la forme d’une araignée tissant une toile dans un cercle de saule tout en lui expliquant la différence entre les bonnes et les mauvaises voies, avant de lui remettre cet objet magique.



Sioux Lakota

Dans la tradition Chipewa, c’est également le présent d’une araignée, rendu magique à la lueur de la Lune, offert à la vieille Nokomis parce qu’elle aurait sauvé l’insecte, menacé par son petit-fils. Pour les Cheyennes, c’est une mère, répondant au joli nom de Dernier-Soupir-Du-Soir, qui aurait confectionné le premier attrape-rêves pour sa fille qui se plaignait du retour nocturne d’un oiseau noir.

* Ce qui est certain, c’est que le dreamcatcher s’adresse aux enfants et que ceux-ci l’enjolivent de petits objets qui leur sont chers, qu’ils accrochent tout autour. La puissance de l’attrape-rêves, ainsi personnalisé, s’en trouve accrue, et à mesure que l’enfant grandit, il apprend à ne plus craindre ses rêves, ayant œuvré activement pour les contrer. A l’âge adulte, il conserve ce filet magique où s’accrochent ses souvenirs d’enfant, mais, cette fois, en guise d’amulette porte-bonheur.

* Rappelons que les plumes jouent un rôle important dans les cérémonies et les parures sacrées amérindiennes. On en attache aux échelles pour éviter les accidents, aux maisons pour les protéger des mauvais esprits, aux queues des animaux d’élevage pour les rendre fertiles. Cadeaux du Ciel, symboles d’une puissance aérienne délivrée des pesanteurs de ce monde, elles servent d’offrande, aident à faire monter les prières.

* Au Guatemala, ce sont de toutes petites poupées colorées qui font office de filtre. En Occident, on dormira plutôt avec un "doudou", que certains promèneront dans leurs affaires personnelles jusqu’à un âge avancé. N’est-ce pas une façon de cristalliser aussi les terreurs enfantines et de se constituer un objets protecteur bien à soi ?


La Clé



Les porte-bonheur Keepsake-03

Avoir la clé d’un lieu, c’est pouvoir en jouir à sa guise. Avoir la clé d’un mystère c’est posséder le savoir. La clé est donc symbole de pouvoir, d’où sa fonction de porte-bonheur quand l’objet, détourné, est conservé autour du cou ou dans la poche. Privé de serrure réelle, il devient l’outil magique venant à bout de serrures métaphoriques : un passe pour le bonheur.

* Le symbole est ancien : on pense, bien sûr, aux clés du paradis, attributs de saint Pierre, et, avant lui, du dieu romain Janus, guide des âmes et gardien des portes qui ouvrent la voie initiatique. Emblèmes de Janus, les deux clés d’or et d’argent se retrouvent dans les armoiries papales. Il en subsiste de véritables, datant de l’époque romaine, qui ont été adaptées en bijou, notamment en bague.





Janus

* Dans le Coran également, la clé "ouvre toutes les portes de la parole de Dieu". Au Japon, elle est un symbole de prospérité, parce qu’elle mène au "grenier à riz", celui-ci devant aussi être envisagé comme une nourriture spirituelle. La clé est l’accessoire initiatique par excellence. Elle apparaît dans de nombreux contes, souvent au nombre de trois, dans des matériaux différents (cuivre, argent, or), figurant les étapes successives de l’initiation jusqu’au mystère à percer - coffret à bijoux, trésor ou pièce interdite.

* En guise d’amulette, on préférera les clés en fer forgé - métal protecteur - légèrement rouillées. On les conserve dans sa poche droite et on les touche du majeur pour écarter le danger, avoir de la chance au jeu ou gagner un procès. L’enfant qui dort avec une clé sous son oreiller est protégé du mauvais oeil, et un loup-garou qui en serait frappé retrouverait son apparence humaine. Autrefois, les prêtres faisaient chauffer les clés de leu église puis les appliquaient sur les hommes et les animaux malades pourles guérir de la rage. Celles dites de saint Hubert et de saint Tugen, dont les reproductions étaient vendues, possédaient pareille vertu.

* Par ailleurs, la clé a donné naissance, au Moyen Âge,à une pratique divinatoire : la cléidonomancie. Pour connaître l’auteur d’un délit, on plaçait, sur une bible tenue par une vierge, une clé qui se mettait à tourner au nom du coupable (une pratique encore courante en Russie au XIXe siècle).

* A cette époque, la clé bénéficie du vif engouement du moment pour les porte-bonheur, surtout à Paris : les bijoutiers en proposent de toutes formes, en collier, en breloque, en broche ou en bague. Elle reste aujourd’hui un objet identitaire fort, symble portatif rassurant de son douillet "chez soi".
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Les porte-bonheur Empty
MessageSujet: Re: Les porte-bonheur   Les porte-bonheur Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Les porte-bonheur
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» LA CLE DU BONHEUR !!!
» Le bonheur
» le bonheur
» A LA RECHERCHE DU BONHEUR
» MA VISION DU BONHEUR

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'OEIL DE LA VOYANCE :: encyclopedie de la voyance :: Les talismans et leurs pouvoirs...-
Sauter vers: